.

19 décembre 2013

JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

Texte 1 sur 163

diffuse au milieu des populations, face à des adversaires utilisant des modes d’action asymétriques. Dans ces
crises, nos capacités militaires devront permettre aux armées de s’engager dans la durée sur deux ou trois
théâtres distincts, dont un en tant que contributeur majeur. Le total des forces déployées à ce titre sur
l’ensemble des théâtres sera constitué, avec les moyens de commandement et de soutien associés :
– de forces spéciales et d’un soutien nécessaire à l’accomplissement des missions envisagées ;
– de l’équivalent d’une brigade interarmes représentant 6 000 à 7 000 hommes des forces terrestres ;
– d’une frégate, d’un groupe bâtiment de projection et de commandement et d’un sous-marin nucléaire
d’attaque en fonction des circonstances ;
– d’une douzaine d’avions de chasse, répartis sur les théâtres d’engagement.
La nature des opérations ou leur sécurisation pourra rendre nécessaire l’utilisation de moyens
supplémentaires permettant des frappes à distance à partir de plates-formes aériennes ou navales.
Les opérations à dominante de coercition nécessitent des forces du meilleur niveau technologique, capables
de prendre l’ascendant sur un adversaire de niveau étatique déployant des moyens militaires organisés et
disposant d’une puissance de feu importante. Les capacités militaires que nous développerons à ce titre devront
nous permettre de mener en coalition, sur un théâtre d’engagement unique, une opération majeure dans un
contexte de combats de haute intensité. Cet engagement, d’une durée limitée, suppose un préavis suffisant,
évalué aujourd’hui à environ six mois, ainsi que la ré-articulation de notre dispositif dans les opérations qui
seraient en cours.
Les armées devront pouvoir assumer tout ou partie du commandement de l’opération. À ce titre, les forces
françaises conserveront la capacité de participer à une opération d’entrée en premier sur un théâtre de guerre
dans les trois milieux (terrestre, naval et aérien).
La France pourra engager dans ce cadre, avec les moyens de commandement et de soutien associés :
– un ensemble significatif de forces spéciales ;
– jusqu’à deux brigades interarmes représentant environ 15 000 hommes des forces terrestres, susceptibles
d’être renforcées par des brigades alliées pour constituer une division de type OTAN, dont la France
pourra assurer le commandement ;
– jusqu’à 45 avions de chasse, incluant les avions de l’aéronautique navale ;
– le porte-avions, deux bâtiments de projection et de commandement, un noyau clé national
d’accompagnement à base de frégates, d’un sous-marin nucléaire d’attaque et d’avions de patrouille
maritime ; la permanence de cette capacité aéronavale s’inscrira dans le cadre de la force intégrée francobritannique prévue par les accords de Lancaster House ;
– les moyens permettant d’assurer les fonctions de commandement, de renseignement et de logistique de
l’opération (transport, santé, essence, munitions, stocks de rechange).
A l’issue de cet engagement, la France gardera la capacité de déployer sur le théâtre concerné une force
interarmées pouvant participer à une opération de gestion de crise dans la durée.
Enfin, au titre de leurs missions permanentes, les armées disposeront d’un échelon national d’urgence de
5 000 hommes en alerte, rassemblant des moyens adaptés aux opérations de gestion de crise comme aux
opérations de coercition. Ce réservoir de forces permettra de constituer une force interarmées de réaction
immédiate (FIRI) de 2 300 hommes, projetable dans un délai de sept jours à 3 000 km du territoire national ou
d’une implantation à l’étranger. Les armées devront rester capables de mener, avant ce délai de sept jours, une
action immédiate par moyens aériens.
2. La loi de programmation 2014-2019,
une étape vers le modèle d’armée de l’horizon 2025
Le Livre blanc de 2013 définit un modèle d’armée qui sera atteint entre 2025 et 2030. Ce modèle détermine
ainsi le point de convergence des efforts d’équipement exposés dans la présente loi.
2.1. Une dissuasion à deux composantes
D’ici à 2025, la pérennisation de la dissuasion nucléaire française sera conduite dans le respect du principe
de stricte suffisance et le maintien des savoir-faire techniques et industriels sera assuré.
La période 2014-2019 sera marquée à la fois par la poursuite de la modernisation des composantes et par la
préparation de leur renouvellement.
2.1.1. Composante océanique
La composante océanique bénéficiera notamment de la livraison du M 51.2 avec sa tête nucléaire océanique,
de l’adaptation de deux SNLE NG au missile M 51, du lancement des travaux d’élaboration du sous-marin
nucléaire lanceur d’engin de 3e génération (SNLE 3G) et du lancement du développement de la future version
du missile M 51 (M 51.3).

.

Select target paragraph3