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19 décembre 2013

JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

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1.2. Une stratégie de sécurité nationale adaptée au nouveau contexte
1.2.1. Un concept de sécurité nationale confirmé
Le Livre blanc de 2013 a confirmé le concept de sécurité nationale, introduit dans la stratégie française
en 2008 et inscrit par la loi dans le code de la défense en 2009.
Ce concept tire les conséquences de la continuité des menaces et des risques intérieurs et extérieurs qui
pèsent sur la France, son territoire, sa population et ses intérêts de sécurité. Il favorise une approche globale
dans l’identification des crises susceptibles d’affecter la vie de la Nation comme dans les réponses à leur
apporter. La stratégie de sécurité nationale revêt une dimension interministérielle et requiert l’association de
multiples acteurs pour prévenir et gérer les conséquences des crises majeures. L’action des forces armées
s’envisage conjointement avec celle de l’ensemble de l’appareil d’Etat – forces de sécurité intérieure et de
sécurité civile, ministères, services publics, collectivités territoriales – et des opérateurs, publics et privés,
d’infrastructures et de réseaux vitaux.
Le Livre blanc de 2013 a, dans ce cadre, identifié des priorités, parmi lesquelles figurent le renforcement de
la fonction stratégique « connaissance et anticipation », la politique de cybersécurité, la capacité à lutter contre
le terrorisme et la consolidation des capacités de l’Etat à répondre aux crises.
1.2.2. Des priorités géostratégiques adaptées à l’évolution du contexte
Le Livre blanc énonce et hiérarchise des priorités géostratégiques cohérentes avec l’analyse, par la France,
de son environnement international et avec les responsabilités qu’elle entend exercer :
– protéger le territoire national et les ressortissants français, garantir la continuité des fonctions essentielles
de la Nation et préserver notre souveraineté. Les risques et les menaces identifiés sont les agressions par
un autre Etat contre le territoire national, les attaques terroristes, les cyber-attaques, les atteintes au
potentiel scientifique et technique, la criminalité organisée dans ses formes les plus graves, les crises
majeures résultant de risques naturels, sanitaires, technologiques et industriels, et les attaques contre nos
ressortissants à l’étranger ;
– garantir, avec nos partenaires européens et alliés, la sécurité de l’Europe et de l’espace nord-atlantique, par
un rôle actif au sein de l’Union européenne et de l’OTAN. La stabilité de tous les pays de l’espace
européen est une priorité. La nature étroite et profonde de nos relations bilatérales avec les Etats-Unis et le
Canada, nos engagements de défense collective au titre du traité de l’Atlantique Nord et notre
communauté de valeurs fondent entre nous une solidarité de droit et de fait ;
– stabiliser avec nos partenaires et alliés le voisinage de l’Europe. Il s’agit notamment d’éviter l’émergence
de menaces susceptibles d’affecter les approches orientales de l’Europe, la zone méditerranéenne, le
Sahel – de la Mauritanie à la Corne de l’Afrique – et une partie de l’Afrique subsaharienne –, notamment
le golfe de Guinée et les pays riverains ;
– participer à la stabilité au Proche et Moyen-Orient et dans le golfe arabo-persique et, dans ce cadre, avoir
la capacité de mettre en œuvre, en coordination avec nos alliés, les accords de défense souscrits par la
France en protégeant ses intérêts stratégiques et de sécurité. La sécurité de la zone qui s’étend des rives de
la Méditerranée orientale au golfe arabo-persique et jusqu’à l’océan Indien revêt une importance majeure
pour l’Europe et l’équilibre international. La France est engagée par des accords de défense à Djibouti,
aux Emirats arabes unis, au Koweït et au Qatar. Elle entretient une base interarmées à Abou Dabi, met en
œuvre un accord de coopération avec Bahreïn et souhaite développer des relations étroites avec l’Arabie
saoudite ;
– contribuer à la paix et à la sécurité internationale dans le monde, en portant une attention particulière à la
sécurité de l’océan Indien et à la maîtrise des risques en Asie du Sud. La France entend promouvoir des
intérêts globaux, justifiant le maintien d’un réseau diplomatique étendu et des capacités de présence et
d’action dans ces régions et sur tous les océans. Elle consolidera donc son engagement politique en Asie,
dans l’océan Indien, dans le Pacifique et en Amérique latine, à travers sa coopération de défense, une
présence militaire active, le développement de partenariats stratégiques et l’intensification de ses réseaux
de coopération.
La France participera activement aux efforts de réduction et de maîtrise des armements dans l’optique d’un
désarmement général et complet. Elle veillera notamment à l’universalisation du traité de non-prolifération et à
celle du traité international d’interdiction des essais nucléaires. Elle s’engagera ainsi résolument dans la
négociation d’un nouveau traité interdisant la production de matières fissiles destinées aux armes. Elle agira
tout particulièrement pour aboutir à mettre en place un régime international efficace de lutte contre la
prolifération des armes de destruction massive, de leurs vecteurs et des matériels connexes.
1.2.3. Le rôle moteur de la France dans la construction de l’Europe de la défense
La France partage avec ses partenaires européens la plupart des menaces et des risques auxquels elle est
confrontée. C’est pourquoi, dans le cadre de sa stratégie de défense et de sécurité nationale, la France considère
que la construction européenne en matière de défense et de sécurité est une nécessité. Elle souhaite que
l’impulsion, pour les Européens, vienne du plus haut niveau politique des Etats membres, à travers les
orientations et décisions que prend le Conseil européen. La France œuvrera avec ses principaux partenaires

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