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Employé par le parlement britannique, ce procédé permet une synthèse
entre les logiques ambivalentes. Nos concitoyens pourront ainsi apprécier le
raisonnement déployé, sa cohérence, ses principales conclusions, tandis que
certains détails resteront protégés sans que l’on puisse critiquer la vacuité du
propos ou un « caviardage » excessif. Dans le cas du présent rapport, les passages
occultés représentent moins d’une page de texte.
Indubitablement, les années à venir s’annoncent difficiles pour les services
de renseignement : confrontés à une inéluctable raréfaction des ressources
budgétaires, ils vont prendre en charge une menace plus diverse, plus technique et
plus massive. Face à ce phénomène, le risque d’une dispersion des moyens, d’une
mauvaise priorisation voire même d’hésitations opérationnelles guette ces
administrations frappées des mêmes lourdeurs, des mêmes réticences au
changement que toute organisation humaine.
En parallèle, l’exigence de réussite ne souffre aucun faux pas alors même
que la très faible culture du renseignement de nos concitoyens rend l’appréhension
des réussites quasi impossible.
En substance, les services de renseignement vont incarner des acteurs
majeurs de préservation du contrat social, de réduction de l’incertitude, d’appui
opérationnel et de réflexion prospective. Des attentes impatientes vont sans doute
se concentrer sur eux en même temps que les soupçons vont s’aiguiser en raison de
la nécessaire revalorisation de leur cadre d’action.
Nouvelle dissuasion nucléaire, tant en raison de ses bénéfices que des
risques qu’il fait encourir à un Gouvernement, le renseignement occupera
certainement une place croissante dans le débat public.
Cette nouvelle configuration va nécessiter la plus grande prudence et la
plus grande déontologie de la part des observateurs et commentateurs,
parlementaires, citoyens et journalistes inclus.
Confrontée à ces tiraillements démocratiques, la Délégation parlementaire
au renseignement souhaite offrir un point de vue forgé par les rencontres, les
auditions, la prise connaissance de documents, l’expérience acquise de la mission
de contrôle. Les membres sont conscients de ce que, au-delà de l’affirmation de la
légitimité de la structure à laquelle ils appartiennent, se noue un enjeu plus grand et
plus noble ; un enjeu qui forge l’essence même d’une Nation.
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Réunie le jeudi 11 décembre 2014 sous la présidence de M. Jean-Jacques
Urvoas, président, la délégation parlementaire a adopté, à l’unanimité des présents,
le présent rapport relatif à son activité pour l’année 2014.

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