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puisqu’en 2004, notre ancien collègue M. Bernard Carayon le déplorait déjà107. Sa
résolution n’en est pas moins urgente. Au demeurant, la DRM souffre aussi d’un
défaut d’attractivité du bassin creillois où sont affectés les postes plus techniques.
En effet, le service est réparti sur 12 sites géographiques et la moitié des effectifs
théoriques (851) se situe à Creil contre 391 à Paris.
Pour résorber les difficultés précitées, il ne serait pas inconvenant de
considérer que les prochains efforts budgétaires déjà décidés dans leur principe
puissent bénéficier à la DRM pour qu’elle comble ses carences notamment en
matière d’analystes images ou de traducteurs [proposition n° 7]. La DPR tient en
effet à signaler que les investissements techniques qui seront réalisés à l’avenir
s’avéreront vains si le service manque de spécialistes interprétateurs.
Mais ce soutien financier ne sera pas à lui seul suffisante et la DRM devra
également s’employer à nouer des collaborations plus étroites avec des experts
civils de divers horizons108 [proposition n° 8].
Une faible valorisation des emplois civils
En dehors du problème des faibles rémunérations proposées, aucun civil
n’occupe de poste de direction (adjoint au directeur, sous-directeur voire chef de
bureau). Or, il devrait être envisageable, pour de courtes durées, de pouvoir
désigner des civils pour exercer des responsabilités [proposition n° 9]. À ce titre
un deuxième poste de directeur adjoint du service pourrait être créé et confié à un
civil. Dans le même esprit, ce poste de directeur adjoint devrait pouvoir être confié
à un haut fonctionnaire comme à une personne issue du secteur privé en fonction
des besoins du service [proposition n° 10]. Même s’il ne s’agit pas de systématiser
pareilles pratiques dans un service qui reste d’essence et à dominante militaire, des
avancées en ce domaine constitueraient un opportun symbole.
Une mobilité inter-service déséquilibrée
Le rapport Michel en fait état et les derniers chiffres portés à la
connaissance de la DPR confirment l’analyse : la mobilité DGSE/DRM s’avère très
déséquilibrée (rapport 1 pour 15 entre 2008 et 2013, 1 pour 5 depuis) et concerne
quasi exclusivement les personnels militaires. Par ailleurs, la mobilité inter-service
se révèle anecdotique et très ponctuelle.
En réaction, la DPR souligne l’importance qu’elle attache à la mobilité
inter-service de profils d’experts afin de constituer les fondements d’une réelle
communauté du renseignement [proposition n° 11].
107
In Rapport fait au nom de la Commission des finances, de l’économie générale et du plan sur le projet de loi
de finances pour 2004 (n° 1093), annexe n° 36, Premier ministre : secrétariat général de la Défense
nationale et défense : renseignement, p.41.
108
M. André Ranson, « Quels défis pour le renseignement des armées ? », Les Cahiers de la sécurité, juilletseptembre 2010, n° 13, p. 70.