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Un recrutement contraint
De surcroît, si les formations et qualifications des personnels militaires ont
été en grande partie rénovées, la DRM ne peut toujours pas procéder librement à
ses recrutements. Ces derniers dépendent totalement des efforts consentis par l’étatmajor, la direction générale de l’armement, le secrétaire général pour
l’administration, la DGGN ou les directions de ressources humaines de chacune des
armées, lesquelles assurent également la sélection des agents devant rejoindre les
centres de renseignement créés au sein des trois Armes au début des années 2000. Il
en résulte des parcours de carrière incohérents et parfois une inadaptation entre les
personnels et les fonctions qu’ils doivent assumer. En outre, si la LPM a créé
75 postes au profit de la direction du renseignement militaire, les armées laissent
chaque année 60 postes non pourvus.
Si la DPR a bien relevé le fait que le service parvient à éluder certaines de
ces difficultés afin de pourvoir des postes à très haut degré de technicité grâce à des
fiches de postes ciblées, elle estime cependant qu’il s’agit d’un pis-aller
extrêmement restreint dont la pérennité s’avérerait dommageable.
Aussi, pour remédier à ces handicaps tout en tenant compte des spécificités
des besoins inhérents au service et des règles appliquées au ministère de la Défense,
la Délégation parlementaire au renseignement estime que la DRM devrait pouvoir
recruter ses personnels dans le vivier des officiers et sous-officiers de chacune des
armées [proposition n° 5]. Cette proposition avait déjà été réalisée dans le rapport
précité de la mission d’évaluation de la commission des Lois de l’Assemblée
nationale ; elle a d’ailleurs été réitérée par M. Jérôme Michel dans son récent
rapport.
En outre, il faudrait permettre aux militaires de postuler directement à la
DRM afin que celle-ci soit capable, en fonction des profils et de ses besoins,
d’effectuer son choix [proposition n° 6].
Une telle réforme ne constituerait pas une parfaite exception puisqu’elle
conférerait au service la même autonomie que la DGSE en matière de recrutement
de ses personnels issus des armées.
Une gestion problématique des contrats
En 2012-13, la DRM a connu un fort taux de titularisation d’anciens
contractuels qui, à terme, risque d’entraver les renouvellements des cadres civils du
service et des compétences techniques requises.
En outre, les niveaux de rémunération s’avèrent peu attractifs et la mise en
concurrence avec le secteur privé voire avec la DGSE tourne toujours au
désavantage du service de renseignement militaire. Le problème n’est pas récent