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Grâce à la réserve opérationnelle, la DRM parvient à renforcer ses capacités
opérationnelles, à compenser ponctuellement certains postes vacants voire à
renforcer ses capacités de formation.
Ces 224 réservistes sont pour la plupart d’anciens militaires. La DPR
entend le souhait du service d’attirer des universitaires et des employés du secteur
privé afin de rehausser ses capacités d’expertises sur des thématiques précises. Pour
satisfaire ce souhait, M. Jérôme Michel envisageait, dans son rapport, une
extension des articles L. 4221-3, L. 4241-1 et 3 du code de la défense (réserve
opérationnelle et réserve citoyenne) à la DRM (mais aussi à la DPSD) [proposition
n° 3].
Enfin, le nombre de stagiaires a considérablement augmenté, passant de 10
en 2010 à 65 en 2014. Grâce à ce renfort, la DRM bénéficie de compétences fort
utiles sur un court laps de temps et peut se constituer un vivier de recrutement.
Toutefois, la DPR signale que le recours aux réservistes et aux stagiaires,
outre les problèmes de sécurité induits, ne saurait constituer une variable
d’ajustement des ressources humaines des administrations du renseignement de
petite taille.
2. Des problèmes structurels auxquels il convient de remédier
La brièveté des temps d’affectation
La composante civile de la DRM constitue une réserve d’expertise
« essentielle et structurante »106 car les agents concernés effectuent des temps
beaucoup plus longs que les personnels militaires (officiers et sous-officiers
confondus) dont l’affectation est d’une durée moyenne de trois ans. Par conséquent,
ces mouvements de personnels ne permettent pas aux officiers de chacune des
armées d’effectuer un réel parcours au sein du service et de capitaliser sur
l’expérience acquise au fil du temps. Ils n’autorisent pas non plus l’émergence
d’experts hormis dans les domaines très techniques pour les sous-officiers dont la
durée d’affectation à la DRM est sensiblement plus longue. Enfin, ils limitent
fortement le sentiment d’appartenance au service. Au niveau de la direction, le
mandat du directeur et des sous-directeurs n’excède pas aujourd’hui quatre ans.
Cette brièveté n’encourage pas la mise en place de réformes sur le moyen terme et
la mesure de leurs effets. Pareil constat s’applique d’ailleurs à l’ensemble des
directeurs des services de la communauté.
La DPR appelle donc à l’aménagement des règles permettant de bénéficier
d’affectations plus longues sur la demande du directeur de la DRM et en fonction
de besoins identifiés [proposition n° 4].
106
Entretien avec le général Gomart, directeur du renseignement militaire, Stratégique, janvier 2014, n° 105,
p. 185.