— le dialogue rendu possible, entre pays en voie de développement et pays
industrialisés, grâce aux initiatives prises par l’« International Bureau for
Informatic » (IBI).
La Conférence internationale sur les politiques de l’information organisée
en 1978 à Torremolinos (Espagne), conjointement par l’IBI et l’Unesco, atteste
de l’éveil de cette sensibilité nouvelle, s’agissant d’organisations
majoritairement composées de pays du tiers monde. On retiendra, à cet égard,
quelques extraits significatifs de la Résolution finale.
« La Conférence : [...]
— consciente de l’importance de l’informatique dans le développement de tous
les pays (...) ;
— préoccupée du fait que l’information de la société, outre ses effets primaires
souhaités, peut aussi comporter des effets secondaires négatifs ;
— invite les gouvernements à reconnaître à toute personne le droit
d’accéder aux informations la concernant qui sont enregistrées et la possibilité
de faire rectifier les erreurs (...) ».
Cette sensibilité nouvelle se manifeste tout particulièrement en Afrique et
sur le continent latino-américain.
Lors de la Conférence d’intégration pour l’informatique africaine, qui s’est
tenue à Abidjan (Côte d’Ivoire) du 22 au 30 novembre 1979, certaines
délégations ont suggéré la création, au sein de l’Organisation de l’unité
africaine (OUA), d’un organisme inter-étatique chargé d’aider chaque Etat dans
la définition de sa politique, notamment par la prise en compte des problèmes
de sécurité et de confidentialité des données.
Lors de la récente Conférence internationale sur les FTFD, organisée en
juin par l’IBI (International Bureau for Informatics) à Rome, le délégué du Zaïre
s’est exprimé en ces termes :
« La création des réseaux d’informations peut affecter la vie et les droits
des individus à l’intérieur des états du tiers monde (...). C’est dans les pays
encore hésitants à s’engager dans le jeu démocratique que l’accumulation
des données sur l’individu aura un impact certain sur l’orientation politique du
pays. En effet, les données accumulées sur un individu peuvent être utilisées
à des fins politiques au détriment de l’intéressé. La synthèse des découpages
de plusieurs déclarations d’un individu permet de connaître ses opinions
politiques. Celles-ci peuvent donner lieu à des réactions positives ou
négatives par le pouvoir en place. Elles peuvent être utilisées pour
contraindre quelqu’un à avoir une attitude politique favorable envers un
régime politique ».
Le continent latino-américain s’est également associé au débat,
notamment par les représentants du Brésil et de l’Argentine, lors de la
Conférence précitée, organisée à Rome par l’IBI. Développant les idées
émises lors de la Conférence latino-américaine sur l’informatique qui s’était
tenue à Buenos Aires l’année précédente, les deux délégués ont souligné la
nécessité pour les pays d’Amérique latine de se préoccuper de la protection
des droits des personnes dans ce domaine, y compris lorsque les échanges
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