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ultime d’action. Ce sont de véritables villages en lutte qui se sont ainsi constitués
un temps à Notre-Dame-des-Landes, mais aussi à Bures (66) contre le centre de
stockage de déchets nucléaires, à Roybon (38) contre la construction d’un Center
Parcs ou à Strasbourg (67) contre le contournement ouest de la ville.
Entre mars 2020 et mars 2021, la zone gendarmerie, qui couvre 95 % du
territoire national, mais seulement 52 % de la population, a été le théâtre d’environ
150 faits judiciarisés. Il s’agit souvent d’actions violentes commises contre des
agriculteurs ou de démontage d’antennes relais 5G qui sont généralement le fait de
mouvements contestataires de l’ultra-gauche.
Les phénomènes contestataires touchent également l’outre-mer, notamment
aux Antilles. Mayotte fait également l’objet d’une attention particulière du fait
d’une situation sociale particulièrement fragile dans un département où 90 % de la
population est de confession musulmane. En Nouvelle-Calédonie, la préparation du
troisième référendum sur l’indépendance appelle également à une vigilance
particulière quant à de possibles regains de violence.
3. …amplifiées par les réseaux sociaux ...

Le développement des réseaux sociaux et des usages numériques n’est plus
un phénomène nouveau, mais il rend sensiblement plus difficile la tâche des services
de renseignement.
Les réseaux sociaux sont des amplificateurs, tant des sujets que des
mobilisations. Internet met chacun au même niveau et favorise la constitution de
groupe qui permet à leurs membres d’échanger librement et gratuitement parfois sur
des sujets illégaux. Le recours accru aux messageries cryptées (Telegram,
WhatsApp) représente un défi supplémentaire pour les services de renseignement.
En juin 2020, dans le contexte du premier déconfinement, environ 2000 personnes
ont participé à une fête improvisée à Paris, sur l’esplanade des Invalides.
L’invitation à cette fête baptisée « Projet X », en référence au film américain sorti
en 2012, avait été lancée à peine quelques heures auparavant et n’a pu être entravée.
S’en sont suivis des affrontements avec les forces de l’ordre. Le même phénomène
s’est reproduit au même endroit le 12 juin 2021.
*****.
4. …et qui s’accompagnent d’une recrudescence des violences
« La montée en puissance des mouvements et réseaux à caractère subversif constitue un
facteur de crise d’autant plus préoccupant qu’ils visent directement à affaiblir voire à ruiner les
fondements de notre démocratie et les institutions républicaines par la violence insurrectionnelle. Cela
se traduit par des actions violentes contre les personnes ou contre les biens (black bloc, pénétration
dans les enceintes protégées, sabotages…), mais aussi par la captation des revendications
traditionnelles que ces mouvements s’emploient à infiltrer afin de les radicaliser »
Stratégie nationale du renseignement – juillet 2019

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