Télécommunications et médias

Le cas du Royaume-Uni est particulièrement intéressant puisqu'en réalité il
est offert aux abonnés liste rouge un ensemble très souple de services optionnels
qui répondent aux objections le plus souvent formulées à l'encontre du système
français. L'abonné demande à être inscrit sur la liste rouge et à ce que le service des
renseignements ne donne jamais son numéro de téléphone (service gratuit) ; en
option gratuite il peut demander que le service de renseignements communique son
numéro de téléphone si la personne le demande ; en option payante, l'opérateur de
renseignements interrogé pourra établir la communication sur acceptation de
l'abonné appelé.
Le fort taux de personnes inscrites sur liste rouge n'est pas une particularité
française, le même taux de 10 % en moyenne est constaté au Royaume-Uni et aux
Pays-Bas. On peut se demander s'il n'y a pas une corrélation entre cette évolution et
celle du développement important depuis 10 ans du marketing téléphonique,
précisément dans ces trois pays. Dans un article récent, M. NOAM de la Commission
du service public de l'Etat de New York, indique que 34 % d'abonnés dans cet Etat
et 55 % en Californie sont sur liste rouge.

LES CESSIONS
Les cessions ont été refusées au Luxembourg, le commissaire fédéral
canadien est intervenu dans le même sens. Elles ont été autorisées e Allemagne, en
Suède, en France, au Royaume-Uni, en Autriche, tout en étant assorties de mesures
de protection de portées diverses.
L'inscription sur la liste orange (terminologie française) est incluse dans le
formulaire d'abonnement en Allemagne. Malgré sa demande réitérée, la CNIL ne l'a
toujours pas obtenu ; en revanche, elle a imposé des critères de sélection limitatifs
pour l'élaboration de ces cessions (profession selon les pages jaunes, critères
géographiques des annuaires papier, ordre alphabétique), selon certains
responsable de France-Télécom, les cessionnaires ne seraient pas liés par ces
critères; enfin, l'enrichissement des fichiers privés par le numéro de téléphone (sauf
pour les abonnés inscrits sur liste rouge ou liste orange) a été accepté en Norvège et
refusé en France (avis défavorable de 1987).
A l'égard des enrichissements de fichiers à partir des annuaires du
téléphone, des projets ou exemples méritent d'être suivis attentivement.
Au Royaume-Uni, British Telecom envisage de constituer une vaste base de
données des comportements et styles de vie, en vue de développer ses activités
propres de marketing.
Au Canada, une société privée a déjà constitué une telle base de
données.
En France, la société COREF procède à l'enrichissement de listes d'abonnés
au téléphone par des données socio-économiques élaborées à partir de celles du
recensement, par rapprochement avec l'adresse de l'abonné.
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