Contributions

rien en droit ne s’opposait à ce que je le fasse moi-même. La décision
comme le rendez-vous furent pris pour le jeudi matin 16 mai 1991.
Mais le mercredi matin 15 mai 1991, la veille, le président de la République me demanda ma démission. Je la remis à 12 h 30.
Bien préparé, le projet n’en suivit pas moins, et sans aucune difficulté,
son parcours administratif puis législatif. Simplement la loi ne porte pas
mon nom.
Nous eûmes la grande chance que le premier président de la Commission de contrôle des interceptions de sécurité, Paul Bouchet, sollicité par
Louis Joinet avec mon plein accord, prît sa tâche très à cœur. Il sut en six ans
de mandat enraciner la nouvelle procédure dans la réalité l’estime et l’approbation, tant des services que des responsables politiques, et je crois de
l’opinion.
C’est ma fierté de pouvoir conclure sur une autre note. Vers la fin des
travaux préparatoires, le colonel Charroy, dont j’ai dit au début les très légitimes hésitations, a tenu à venir me remercier au nom de son service : « Monsieur le Premier ministre, vous nous avez sortis de l’illégalité et du non être,
vous nous rendez notre fierté de fonctionnaires faisant un métier légitimé et
reconnu ».

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