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Forte de cette invitation ministérielle, la Gendarmerie nationale entreprit de
structurer sa chaîne intégrée de renseignement. Celle-ci se distingue doublement de
la police nationale d’abord par l’absence de structure spécialement dédiée à la
collecte du renseignement et ensuite par le but poursuivi qui s’intègre pleinement à
la manœuvre d’ordre public là où le SCRT ne se cantonne pas à cette activité.
Dès le 5 novembre 2013, une mission de préfiguration fut confiée au
colonel Pierre Sauvegrain qui devait aboutir le 6 décembre 2013 par la création de
la Sous-direction de l’anticipation opérationnelle121.
Opérationnelle depuis le 1er janvier 2014 et placée au sein de la Direction
des opérations et de l’emploi, elle accueille depuis le 7 avril un commissaire de
police en qualité d’adjoint au chef de la sous-direction ainsi qu’un commandant.
Outre ces personnels, il a déjà été fait mention des efforts accomplis pour parfaire
la coopération avec le SCRT. Lors de son audition, le général Pattin a tenu à
souligner le haut degré de coopération et s’est félicité de l’amélioration aussi rapide
qu’effective des relations entre les deux composantes du renseignement des forces
de sécurité intérieure.
Dans la théorie, la SDAO se situe au sommet d’une chaîne intégrée de
renseignement à laquelle elle apporte une vision et une animation centrales. Mais
elle s’adosse en réalité à l'organisation territoriale de la gendarmerie et se
compose :
* d’un échelon local en charge du recueil du renseignement (mission
confiée au gendarme en sa brigade par exemple),
* d’un échelon départemental situé au niveau du groupement où
œuvrent un Officier adjoint renseignement (OAR) et la cellule renseignement afin
de participer au recueil de renseignement et d’élaborer une analyse de premier
niveau,
*d’un échelon régional et zonal où se situent également un OAR ainsi
qu’un bureau renseignement ; ces deux structures apportent leur contribution à la
gestion des événements d'ampleur dépassant le seul cadre du département.
L'ensemble représente un total d’environ 450 analystes répartis dans les
cellules et bureaux renseignement ainsi qu'à la SDAO (40 ETPT) et qui traitent les
informations recueillies pour en produire du renseignement opérationnel.
Tous travaillent à partir d'un outil commun à l’ensemble de la
Gendarmerie : le très performant fichier BDSP (Base de données et de sécurité
publique) qui constitue à la fois un système de commandement, de suivi et de

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Par arrêté modifiant l'arrêté du 12 août 2013 portant organisation de la direction de la gendarmerie
nationale.

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