Le recueil du Renseignement dans les domaines stratégiques
Au-delà de l’anticipation des crises, le Renseignement doit s’appliquer à recueillir les
éléments permettant de préserver nos acquis et de développer nos connaissances dans
les domaines stratégiques.
C’est le cas dans le domaine militaire où, même si la France n’est pas confrontée à une
menace étatique directe et explicite, nos engagements internationaux, la résurgence de
politiques de puissance militaire de la part de nombreux Etats et l’émergence de
menaces « hybrides » imposent que nous entretenions une capacité autonome
d’évaluation des arsenaux et capacités des autres Etats.
Les services de renseignement opèrent également à des fins de protection des
informations détenues dans les domaines stratégiques (politique, économique,
scientifique et technologique : Cf. partie 1.c). Il peut en aller de même pour la
protection de nos données médicales ou celle de l’exception culturelle française et de la
francophonie, voire pour certains grands dossiers sportifs dont les conséquences, en
termes d’image et économiques, ont un impact de plus en plus lourd qui nécessite d’être
anticipé.
• Les subversions violentes
La montée en puissance des mouvements et réseaux à caractère subversif constitue un
facteur de crise d’autant plus préoccupant qu’ils visent directement à affaiblir voire à
ruiner les fondements de notre démocratie et les institutions républicaines par la
violence insurrectionnelle.
Cela se traduit par des actions violentes contre les personnes ou contre les biens (black
blocs, pénétration dans les enceintes protégées, sabotage…), mais aussi par la captation
des revendications traditionnelles que ces mouvements s’emploient à infiltrer afin de les
radicaliser.
La radicalisation de ces modes d’action appelle à une vigilance accrue des services de
Renseignement dans leur fonction d’anticipation et de défense de l’Etat pour prévenir
les violences de toute nature et la déstabilisation de nos institutions.
• Les crises d’ordre public
L’anticipation, l’analyse et le suivi des mouvements sociaux et crises de société par les
services de Renseignement constituent une priorité à double titre. En premier lieu,
parce qu’il est essentiel pour conduire la politique de l’Etat de connaître les
mouvements qui agitent notre vie sociale et a fortiori les courants qui traversent notre
société. De ce point de vue, la connaissance de la vie locale et le lien à entretenir avec
ses acteurs (élus, relais associatifs, médias…) sont des enjeux importants pour les
services de renseignement compétents.
En second lieu, les mouvements sociaux et les crises de société trouvant une traduction
particulière dans les expressions de voie publique, il convient de les anticiper afin, à la
fois de garantir la liberté de manifestation et de prévenir les violences qui peuvent
accompagner certaines revendications.

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