Par ailleurs, si depuis la fin de la Guerre froide le « terrorisme des organisations » est
devenu central, il convient cependant de rester vigilant à propos du « terrorisme
d’Etat ». Certains pays en effet ont toujours la tentation de protéger des organisations
terroristes et de les financer, voire d’utiliser leurs propres services de renseignement
pour mener des attentats, notamment contre des opposants politiques.
Enfin, sur un tout autre plan, notre histoire a montré que la menace terroriste pouvait
également constituer un aboutissement pour des individus et des mouvements
extrémistes de tous bords. C’est encore plus vrai dans un monde marqué par des
frustrations sociales, la banalisation de la violence et une diffusion facilitée des
messages de haine. Au cours de ces dernières années, la France a ainsi démantelé
plusieurs réseaux se réclamant de l’ultra-droite et se préparant à passer à l’action
terroriste. D’autres mouvements extrémistes peuvent être tentés par l’action clandestine
et violente, tout comme certains individus fragiles peuvent basculer, par une forme de
contamination psychique, dans des dérives violentes.
b ) L’ a nt i c ip at io n d e s c r i s es e t d es r i sq ues d e r upt ur e s m aj eur e s
C’est une des attentes fortes à l’égard du Renseignement et qui concerne aussi bien les
crises de sécurité intérieure que celles qui affectent l’ordre international.
• La préservation de nos acquis et connaissances stratégiques
Le Renseignement doit permettre aux décideurs d’avoir une lecture plus avertie et plus
lucide de l’ordre international et de ses bouleversements. A ce titre, il doit contribuer à
anticiper les déstabilisations internationales de toute nature et doit également apporter
aux décideurs politiques les éléments permettant de préserver nos acquis et nos
connaissances dans tous les domaines estimés stratégiques.
L’anticipation des déstabilisations internationales
Dans un monde qui n’est plus structuré par les logiques monolithiques de blocs, mais
par les évolutions propres à chaque pays, à leur histoire, à leur culture et aux influences
multiples qu’ils subissent, les risques de crise internationale sont d’autant plus
importants que le multilatéralisme est affaibli. Dans ce contexte, le Renseignement est
un enjeu essentiel qui permet à l’autorité politique de cadrer, d’orienter et d’adapter son
action internationale, mais aussi d’anticiper la dégradation de certaines situations.
Cela concerne tous les grands risques de crise internationale : les crises politiques non
seulement dans les zones où se situent nos territoires ultramarins ; mais également sur
les théâtres où nous sommes engagés ; les crises économiques ; les crises sociales et
leurs conséquences ; les bouleversements engendrés par les dérèglements climatiques.
Parmi les situations particulièrement préoccupantes, la lutte contre les réseaux
d’immigration illégale, par nature transnationale et transfrontalière, appelle une
attention soutenue des services de Renseignement.
Sur ces différentes thématiques, le Renseignement complète par les moyens qui lui sont
propres l’éclairage qui relève de la compétence de notre réseau diplomatique.
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