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politiques, son article 1er énonçant que le commandant de l’espace reçoit des
directives fonctionnelles du CEMA et que le chef d’état-major de l’armée de
l’air en exerce le commandement organique.
Le rattachement à l’armée de l’air est cohérent : outre que cette
armée fournit 70 % des effectifs affectés aux activités spatiales, il existe des
similitudes entre les deux milieux spatiaux et aériens. Loin d’être seulement
utilisatrice de services spatiaux, l’armée de l’air considère ce milieu sous
l’angle d’une certaine continuité entre les milieux spatial et aérien.
Il convient à présent de construire dans la durée ce nouveau
commandement en le dotant des moyens humains, financiers et capacitaires
dont il aura besoin pour remplir pleinement ses missions. En déplacement à
Toulouse le 21 février 2020, la ministre des Armées a donné des indications
sur le calendrier de montée en puissance du CDE. Actuellement composé de
220 agents répartis sur quatre sites (Paris-Balard, Toulouse, Lyon et Creil), le
CDE dont le siège a été fixé à Toulouse, a vocation à concentrer toute
l’expertise du domaine spatial dans un bâtiment dédié, implanté au plus
près du CNES. Ce regroupement sur un même site doit permettre de
rapprocher le cœur militaire du cœur industriel et permettra aux armées de
devenir les opérateurs directs de leurs satellites. Le CDE abritera ainsi des
fonctions multiples comme la formation, l’innovation, ou encore le cœur de
la conduite des opérations spatiales ; ses effectifs vont doubler à moyen
terme puisqu’il accueillera près de 500 experts à l’horizon 2025. La
clarification de la relation avec le CNES sera un élément décisif pour le
succès du CDE.
Il conviendra également de définir le cadre des relations entre le
CDE et la communauté du renseignement, pour les trois services qui relèvent
du ministère des Armées, à savoir la DRM, le DRSD et la DGSE. Au vu du
large périmètre des missions assignées au CDE, une composante
« renseignement » pourrait utilement être constituée au sein du
commandement.
Recommandation n° 51 : Clarifier le positionnement du
commandement de l’espace en matière de renseignement et constituer en
son sein une formation spécialisée « renseignement ». Celle-ci pourrait
produire du renseignement d’intérêt spatial au niveau opératif et tactique
pour appuyer la planification et la conduite des opérations spatiales
militaires.
2. Au niveau européen : pas d’ambition commune sans confiance
mutuelle
Avec 9 milliards d’euros investis en 2019, l’Europe est la deuxième
puissance spatiale au monde. Elle est pourtant confrontée à un défi majeur :
ne pas se laisser distancer et rester dans la course. Car la concurrence

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