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Défense et la sécurité de 2008 avait préconisé la création d’un
commandement interarmées de l’espace (CIE), lequel a vu le jour en 2010. Il
s’agissait alors, pour reprendre les termes employés par le général
Michel Friedling à la tête du Commandement, lors de son audition
parlementaire le 13 février 2019 par la commission des affaires étrangères, de
la défense et des forces armées du Sénat « de positionner le spatial au bon
niveau dans les chaînes de décisions politico-militaires et de rassembler les diverses
responsabilités du secteur dans un organisme unique afin de redonner une cohérence
au domaine spatial militaire ».
Le CIE s’est ainsi vu confier l’identification des besoins militaires en
matière de capacités spatiale et la mise en œuvre des orientations définies au
plus haut niveau de l’État. Néanmoins, en neuf années d’existence, le CIE n’a
mis fin ni au morcellement des responsabilités, ni à la dispersion
géographique et fonctionnelle des implantations et des acteurs, ni à l’absence
de chaîne de commandement unifiée pour les opérations spatiales. Le
fonctionnement de ce commandement a atteint ses limites face aux
bouleversements à l’œuvre dans le champ spatial et à la définition de
nouvelles priorités stratégiques. Avec des moyens humains très modestes –
une quarantaine de personnes –, et sans finalement disposer de véritables
prérogatives de commandement, le CIE devait soit disparaître, soit évoluer.
C’est cette seconde option qui a été retenue avec à la clé une réorganisation
tant hiérarchique que stratégique.
Dans leur rapport d’information consacré au secteur spatial de
les députés Olivier Becht et Stéphane Trompille préconisaient ainsi
de donner une « incarnation organique » à la Défense spatiale en créant, au
sein d’une armée de l’air et de l’espace, un « grand commandement » des
forces spatiales, du niveau « quatre étoiles ». Ils proposaient également
d’ériger ce commandement en « gestionnaire unique du milieu » spatial et
d’améliorer sa coordination avec les services compétents du CNES.

défense 1,

Le rapport du groupe de travail « Espace » du ministère des Armées,
a lui aussi appelé à adapter la gouvernance du spatial militaires au niveau
d’ambition de de notre pays, considérant que « la nouvelle ambition du
ministère des armées impose de revoir l’organisation actuelle selon des principes
d’efficacité opérationnelle interarmées, de cohérence, de visibilité et de simplicité ».
Dans son discours prononcé le 25 juillet 2019 sur la base aérienne 942 de
Lyon, la ministre des Armées a ainsi précisé que « à terme », le CDE
conduira « l’ensemble de nos opérations spatiales, sous les ordres du chef d’étatmajor des armées, en lien avec le Centre de planification et de conduite des
opérations (CPCO), à l’instar de l’ensemble de nos opérations ».
L’arrêté du 3 septembre 2019 portant création et organisation du
commandement de l’espace opère la traduction juridique de ces orientations
Rapport d’information n° 1574 de la commission de la défense et des forces armées déposé en
conclusion des travaux d’une mission d’information sur le secteur spatial de défense, enregistré à la
présidence de l’Assemblée nationale le 15 janvier 2019.

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