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De dimension beaucoup plus compacte et avec un poids inférieur à
10 kilogrammes, les nano satellites offrent des résolutions d’image bien
supérieures aux anciennes générations. C’est un nouveau modèle industriel
qui se développe dans un secteur jusqu’alors très fermé et très peu
concurrentiel. Cette nouvelle approche permet de produire des satellites en
série et d’optimiser les coûts comme de faire évoluer rapidement les
générations de matériels. Le faible coût d’infrastructure incite désormais des
investisseurs privés, non issus du secteur spatial, à investir dans ce domaine
d’activités.
4. L’intelligence artificielle
L’amélioration continue du niveau de résolution des images,
associée à l’augmentation du taux de revisite grâce à la mise en orbite de
constellations provoque une hausse considérable du nombre de données
disponibles. Des acteurs privés, à l’instar des GAFA, mettent sur le marché
des offres commerciales de plus en plus nombreuses qui ont pour effet de
démocratiser l’accès aux données issues de l’espace.
Dans ces conditions, les capacités de recueil et d’exploitation des
données sont absolument centrales. Car la donnée brute présente un intérêt
très limité ; il faut être capable de la traiter, d’en extraire la valeur ajoutée, ce
qui suppose de développer des systèmes d’exploitation et des services
associés.
L’exploitation « intelligente » des images ou archives d’images
suscite ainsi l’intérêt grandissant d’acteurs dont le modèle économique
repose essentiellement sur la valorisation des données issues de
l’observation spatiale. Cette approche donne lieu au développement de
partenariats avec des entreprises bénéficiant des savoir-faire dans le
domaine de l’intelligence artificielle susceptibles de valoriser l’offre
commerciale des entreprises spatiales. Il existe là un marché dual très
prometteur qui repose notamment sur la mise au point d’algorithmes
permettant de faire le tri face à l’augmentation sans fin du nombre de
données collectées.
Cette exploitation des données représente un défi majeur pour la
communauté du renseignement. Les services de renseignement doivent en
effet gérer un volume d’images de plus en plus important. *****.
La question des données soulève un sujet de souveraineté nationale,
qu’il s’agisse de la constitution de bases de données souveraines issues de
l’observation spatiale, de la mise au point d’outils d’exploitation et de
transformation des données collectées.

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