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programme permet un suivi renforcé et pluridisciplinaire de personnes
faisant l'objet d'une procédure ou exécutant une peine en lien avec une
infraction terroriste. Ce nouveau dispositif, d’abord expérimenté à Paris a été
étendu à Marseille, à Lille et à Lyon, et propose désormais 110 places.
Des rencontres sont organisées avec des éducateurs, des
psychologues et des conseillers pénitentiaires sous la forme de temps
d’échanges pouvant aller de 10 à 20 heures hebdomadaires. L’accent est ainsi
mis sur l'efficacité d'un accompagnement intensif dans le processus de
désengagement de l'idéologie violente.
Au moindre incident, un rapport est adressé au juge et le
renseignement est alerté. A ce jour, on ne dénombre aucun passage à l’acte
violent d’un profil terroriste ou radicalisé suivi hors de prison.
3. Le défi d’un retour en nombre des djihadistes français pour nos
prisons
Parmi les Français partis rejoindre Daech en Irak ou en Syrie, ceux
revenus sur le territoire français ont fait l’objet d’une judiciarisation
systématique à leur retour qui s’est accompagnée, pour certains d’entre eux,
d’une incarcération.
Djihadistes français ayant fait l’objet d’une incarcération
à leur retour en France
Tableau *****
Les
services
de
renseignement
estiment
qu’environ
200 ressortissants français se trouveraient encore détenus par les forces
kurdes dans le nord-est de la Syrie.
La question de leur possible retour en France représente un défi
pour notre système carcéral. Ces combattants sont des personnes très
aguerries qui ont vécu pendant une longue durée dans une zone de guerre ;
elles présentent a priori un niveau de dangerosité bien plus élevé que les
autres détenus et nécessitent un suivi spécifique par le renseignement
pénitentiaire.
Le retour des djihadistes français pose trois défis à notre système
pénitentiaire :
- le premier est d’ordre capacitaire ***** ;
- le deuxième concerne la prise en charge des femmes radicalisées,
dont le nombre est en augmentation régulière ces dernières années, au point
que davantage de femmes que d’hommes revenant du djihad ont été
incarcérées en 2019 ; et cette tendance semble se poursuivre au premier
trimestre 2020. Le profil de ces femmes est généralement moins connu des