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de données dans l’espace intra-européen pour repérer les communications
cachées dans les réseaux sociaux en coopération des acteurs du web.
Mme Nathalie Goulet, présidente. – Je souhaiterais accueillir Son
Excellence l’ambassadeur du Danemark, Mme Dorte Riggelsen, en lui
exprimant nos condoléances, notre soutien et notre solidarité. Aujourd’hui,
nous sommes tous danois, comme vous étiez Charlie il y a un mois.
Mme Anne Dorte Riggelsen, ambassadeur du Danemark en
France. – Et française !
Mme Nathalie Goulet, présidente. – Plus que jamais, nous nous
sentons citoyens du monde : victime d’un ennemi commun contre lequel nous
apportons aujourd’hui une modeste pierre.
M. Jean-Pierre Sueur, rapporteur. – Bravo !
Mme Nathalie Goulet, présidente. – L’organisation de l’islam est
très différente au Royaume-Uni et en France. J’ai rencontré le procureur général
à Londres, qui m’a parlé de l’obligation de prêcher en anglais. Comment
coopérez-vous avec les communautés musulmanes – car elles sont diverses ? Le
gouvernement a développé un programme « stop Djihad » sur un domaine
« .gouv », ce qui pose un problème de crédibilité.
M. Peter Ricketts, ambassadeur du Royaume-Uni en France. – Je ne
suis pas un expert de ces questions : il n’y a pas en effet une communauté
musulmane au Royaume-Uni, mais des communautés, ni structurées ni
hiérarchisées, auxquelles il faut ajouter les imams des mosquées. Depuis les
attentats de 2005, une structure gouvernementale encourage le dialogue et
l’information pour mieux lutter contre les distorsions de l’islam, en particulier
en prison. Nous construisons un « narrative » contre la radicalisation. Nous
préférons le partenariat à la législation.
M. Ed Kronenburg, ambassadeur des Pays-Bas en France. – Nous
avons connu un début d’année 2015 terrible ; hélas, le fléau n’est pas nouveau.
Aux Pays-Bas, afin de renforcer la coopération des services de renseignement et
de sécurité nationale, un coordinateur national de la lutte contre le terrorisme a
été nommé depuis 2005 ; sa mission a été élargie en 2011 à la gestion de crise, la
cyber-sécurité et la sécurité nationale, sous la responsabilité du ministre de la
sécurité et de la justice. Son rôle est stratégique, l’opérationnel se situant au
niveau des renseignements, de la police et de la gendarmerie. Il a élaboré un
programme d’action fondé sur une approche intégrée du djihadisme, qui a été
présenté à notre Parlement en août 2014.
Ce travail évolutif comprend 38 mesures pour trois objectifs :
protéger la démocratie et de l’état de droit ; lutter contre le mouvement
djihadiste aux Pays-Bas ; assécher le terreau de la radicalisation. Ce plan
s’organise autour de cinq axes : réduire le risque d’apparition de combattants
djihadistes ; intervenir en cas de départ pour le djihad ; lutter contre la

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