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considéré comme l’un des plus développés, doit également devenir un
exemple à suivre en matière de prévention de la radicalisation.
Proposition n° 12 : La France doit s’engager pleinement pour être l’un des
promoteurs et des principaux acteurs du réseau européen de vigilance face à
la radicalisation (radicalisation awareness network – RAN).
b) Accompagner la sortie de la radicalité djihadiste
La période du retour du djihad, ou celle de la sortie du processus de
radicalisation – les deux événements pouvant être concomitants −, est
particulièrement sensible sur le plan de la prévention. Il s’agit en effet
d’éviter une éventuelle rechute et de traiter d’éventuels troubles
psychologiques1, fréquents dans de telles situations. Compte tenu de ces
enjeux, votre commission d’enquête insiste sur la nécessité d’instaurer un
accompagnement systématique du processus de sortie de la radicalité, qui
viendra le cas échéant s’ajouter aux mesures d’ordre judiciaire prononcées à
l’encontre des personnes concernées.
(1) Parachever le processus de réinsertion par un accompagnement social

Il s’agit en premier lieu d’associer systématiquement à la démarche
de désendoctrinement et de désengagement une seconde étape de suivi et
d’accompagnement social, qui doit faire partie intégrante du contenu des
programmes de réinsertion, en lien avec les acteurs compétents sur le terrain
(travailleurs sociaux, etc.). Une réinsertion véritable de la personne dans la
société constitue en effet le moyen le plus sûr de pérenniser les résultats du
processus de sortie de la radicalité.
Cette démarche peut notamment se traduire par l’incitation à
entreprendre une formation, ou encore par une aide au retour à l’emploi
(voire à l’entrée dans l’emploi, pour les profils jeunes). Dans l’esprit de cette
approche d’intégration sur le long terme, il semble d’ailleurs souhaitable
d’impliquer autant que possible l’entourage des individus concernés dans
l’ensemble du processus.
(2) Améliorer la dimension psychologique de la prise en charge des
personnes radicalisées

 Cet accompagnement peut ensuite être d’ordre psychologique,
voire psychiatrique. Il apparaît en effet, au terme des travaux de votre
commission d’enquête, que la prise en charge psychologique des individus
Le traitement des menaces d’ordre sécuritaire étant abordé page 254, s’agissant du suivi judiciaire,
et page 155, s’agissant du suivi par les services de police et de renseignement.
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