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FILIÈRES « DJIHADISTES » : POUR UNE RÉPONSE GLOBALE ET SANS FAIBLESSE

développé au cours des derniers mois des actions en matière de
radicalisation : selon les informations transmises à votre rapporteur, c’est le
cas de l’association départementale pour le développement des actions de
prévention des Bouches-du-Rhône (Addap 13), de la maison des adolescents
du Bas-Rhin, du centre d’ethnopsychiatrie clinique Georges Devereux à
Paris, ou encore de l’association R-libre, spécialisée dans l’accompagnement
de la réinsertion à la sortie de prison.
À côté des deux associations très médiatiques intervenant dans le
champ de la radicalisation et sur une large partie du territoire que sont le
CPDSI et Respect 93, un véritable réseau associatif susceptible d’assurer une
partie de la prise en charge de la lutte contre la radicalisation serait donc en
cours de constitution au plus près du terrain. Après examen de la situation
des personnes signalées par les cellules de suivi préfectorales, celles-ci
peuvent ainsi se voir proposer un accompagnement par des acteurs
associatifs de ce type, ainsi qu’y encourage la circulaire du 29 avril 2014. Ces
associations, conventionnées avec les préfectures, peuvent être en partie
financées par le fonds interministériel de prévention de la délinquance
(FIPD), dont une circulaire du 23 mars 2015 a prévu l’abondement à hauteur
de 8,6 millions d’euros pour la prévention de la radicalisation.
Comme sur le contre-discours, votre commission d’enquête souligne
par ailleurs l’intérêt de faire intervenir des extrémistes repentis, dont la
parole et l’expérience auraient un poids particulier auprès de profils en
rupture avec toute représentation institutionnelle.
Proposition n° 10 : Mettre en œuvre, sous le pilotage du CNAPR, des
programmes individualisés de réinsertion des personnes engagées dans un
processus de radicalisation djihadiste, en développant dans chaque
département des initiatives locales et des partenariats avec des acteurs
publics et privés, notamment associatifs.
Proposition n° 11 : Désigner un référent chargé de suivre en temps réel
chacune des personnes repérées comme étant radicalisées ou en voie de
radicalisation. Ce référent sera désigné par la cellule préfectorale et lui
rendra compte régulièrement.
Votre commission d’enquête relève enfin qu’une plus forte
participation de la France au réseau européen RAN, dans lequel elle ne
serait pour l’heure que très peu engagée, selon les éléments recueillis lors du
déplacement de la délégation de votre commission d’enquête à Bruxelles,
apparaît éminemment souhaitable. La collaboration et l’échange de bonnes
pratiques avec nos voisins européens permettraient notamment d’ajuster de
manière régulière le contenu et l’organisation du programme français, ce qui
contribuerait à renforcer son efficacité. La France, dont le dispositif en
matière de renseignement et de répression judiciaire du terrorisme est

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