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FILIÈRES « DJIHADISTES » : POUR UNE RÉPONSE GLOBALE ET SANS FAIBLESSE

particulièrement vulnérables aux tentatives d’endoctrinement, sans ressources ni
recul face aux lectures et approches fondamentalistes ou radicalistes.
Proposition n° 9 : Introduire un programme d’enseignement laïque du fait
religieux dans le cadre scolaire.
Le plan de « grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la
République », annoncé le 22 janvier 2015 et présenté de manière détaillée
devant votre commission d’enquête par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de
l’Éducation nationale, contient plusieurs mesures allant dans le sens de ces
préconisations. Les efforts seront déployés dans quatre directions
principales : le renforcement des savoirs fondamentaux, dont la maîtrise est
indispensable à l’argumentation et au débat ; la transmission des valeurs
républicaines, et notamment de la laïcité ; la promotion de la citoyenneté et
d’une culture de l’engagement ; la poursuite de l’effort de réduction des
inégalités et de valorisation de la mixité sociale, dans le but de renforcer le
sentiment d’appartenance à la République.
S’agissant plus précisément du deuxième de ces objectifs, votre
commission d’enquête a été informée du lancement d’un plan exceptionnel
de formation continue sur l’enseignement moral et civique et la transmission
de la laïcité ; 300 000 enseignants devraient ainsi avoir été formés avant la fin
de l’année 2015. Les usages des technologies numériques et des réseaux
sociaux, sur lesquels prospèrent particulièrement les discours prosélytes,
feront également l’objet d’une formation spécifique des enseignants ; cette
dimension d’apprentissage sera ensuite intégrée dans le « parcours citoyen »
proposé à l’ensemble des élèves, et pourra également être abordée dans le
cadre du plan numérique qui sera mis en œuvre à compter de l’année 2016.
4. Éviter les départs et prendre en charge les retours
a) Favoriser le développement de programmes de réinsertion
(1) Plusieurs pays étrangers se sont dotés de programmes de
déradicalisation 1 et de désengagement aux résultats encourageants

Selon la définition de Farhad Khosrokhavar2, les procédures dites de
déradicalisation consistent à ramener les individus qui se sont engagés dans
l’islam radical vers une forme de normalité définie, sinon par une
réintégration sociale, du moins par le renoncement à la violence comme
mode privilégié d’action face aux maux de la société. D’autres analystes
Il est à noter que l’usage du terme de « déradicalisation » est controversé. Votre commission
d’enquête s’y réfère dans la mesure où il a été retenu par la plupart des pays européens qui ont lancé
de tels programmes, ainsi que par les diverses instances de l’Union européenne travaillant sur ce
sujet.
2 Ouvrage précité, page 177.
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