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représentants des différentes religions, acteurs de la sécurité (police,
renseignement, etc.), professionnels de la santé mentale, acteurs de la justice,
éducateurs et formateurs (relevant notamment de l’Éducation nationale ou
de la PJJ). Un tel outil devrait ensuite être avalisé au niveau interministériel
avant d’être transmis à l’ensemble des services et acteurs concernés.
Bien entendu, cet outil d’évaluation devra éviter le recours à des
critères simplistes ou entraînant des stigmatisations injustifiées. La religion
relevant de la liberté individuelle, il est possible d’en avoir une conception
plus ou moins traditionaliste sans pour autant se tourner vers le djihadisme
ou le terrorisme. C’est pourquoi, pour être efficace dans l’analyse ou la
détection des facteurs de radicalisation, il convient d’être très vigilant quant
aux conceptions qui stigmatiseraient indûment certaines pratiques ou
certains comportements.
Proposition n° 5 : Élaborer, sous la responsabilité du CNAPR et avec le
concours des représentants des cultes, une grille d’indicateurs listant les
différents comportements susceptibles de signaler l’engagement dans un
processus de radicalisation. Cet outil, qui ne comprendra aucune disposition
susceptible d’être stigmatisante à l’égard d’une religion, devra être partagé
et utilisé par l’ensemble des acteurs concernés.
2. Contrer le discours djihadiste
Suivant l’exemple de nos voisins européens, le Gouvernement
français a jeté, avec le lancement du site Internet stop-djihadisme.gouv.fr.
le 28 janvier 2015, les premières bases d’une campagne de contre-discours
officiel. Des actions du même type sont également en préparation au niveau
européen, le coordonnateur européen pour la lutte contre le terrorisme,
Gilles de Kerchove, s’étant vu confier une mission de préparation de
modules de contre-discours, qui devraient être inspirés de l’exemple
britannique, en vue de leur diffusion dans les différents États membres de
l’Union européenne.
Si elles sont absolument indispensables à la déconstruction de la
propagande et du prosélytisme des terroristes islamistes, les actions visant à
contrer le discours djihadiste sont particulièrement délicates à mettre en
œuvre. Ce type d’action nécessite dès lors de mener en amont un important
travail de réflexion visant à identifier le message des contenus qui doivent
faire l’objet du contre-discours, à déterminer les acteurs qui doivent en avoir
la charge, ou encore à fixer les modalités de cette communication
particulière.

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