14 juillet 2018
JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
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l’énergie, protection des véhicules et des soldats…). Dans la mesure où ce programme prend en compte la menace
la plus exigeante du combat aéroterrestre, les choix réalisés seront structurants pour le combat de contact futur.
Pour disposer d’un nouveau porte-avions disponible au plus tard avant la fin de vie du Charles de Gaulle, des
études seront initiées au cours de la LPM. Elles permettront de définir le système de propulsion de ce bâtiment et
les contraintes d’intégration de nouvelles technologies, en particulier dans le domaine des catapultes et des
dispositifs d’appontage, et ainsi de lancer une éventuelle commande anticipée d’un nouveau porte-avions.
Dans le domaine aéronautique, le système de combat aérien futur (SCAF) sera lancé. Il a pour objet faire
fonctionner en réseau les systèmes le constituant : avions, drones de combat, futurs missiles de croisière et autres
armements, système de commandement et de contrôle, de renseignement. L’approche de système de systèmes,
fondée sur la mise en réseau de plateformes, peut utilement faire l’objet d’une coopération européenne, qui
contribuera à accélérer la consolidation d’une BITD européenne de l’aéronautique de combat, dans laquelle
l’industrie française assumera un rôle central. Des choix concernant le type de plateforme et les pays partenaires
devront être faits au cours de la LPM 2019-2025 et orienteront durablement ce programme futur.
3.4.3. Renforcer la BITD pour garantir notre autonomie stratégique
La Revue stratégique de 2017 rappelle l’importance d’une industrie de défense française forte, dans la mesure où
elle s’avère une composante essentielle de l’autonomie stratégique de la France et peut seule garantir la sécurité de
notre approvisionnement en équipements de souveraineté et en systèmes d’armes critiques.
Fruit d’un investissement continu, cette base industrielle et technologique de défense (BITD) est caractérisée par
un niveau très élevé de recherche et développement, et conforte de fait notre compétitivité technologique. Au
quotidien, ce sont une dizaine de grands groupes industriels, 4 000 PME et ETI et 200 000 personnes qui animent
un tissu industriel et technologique de défense de très haut niveau.
Dans une période où les opérations militaires connaissent des évolutions rapides, la direction générale de
l’armement (DGA) conduit un travail permanent d’évaluation des compétences actuelles et futures nécessaires à la
réalisation et au maintien des équipements de défense. L’objectif est de maintenir un haut niveau d’excellence
mondiale des compétences accessibles ou maîtrisées par l’industrie française, afin d’être en mesure de développer
de nouvelles technologies et de nouveaux types d’armements intégrant les évolutions récentes observées dans les
domaines comme la cybernétique, l’espace, le traitement de l’information, les drones, la robotique, les technologies
relatives à l’énergie dirigée, etc. Dans ce contexte, des ruptures de charge dans les bureaux d’étude d’importance
stratégique entraîneraient des pertes de compétences irréversibles et auraient des répercussions durables.
L’effort consenti dans le domaine de la recherche et technologie contribue au développement et au renforcement
de la culture d’innovation, une des conditions essentielles pour l’adaptation des compétences comme des
équipements à l’évolution des systèmes adverses et concurrents. Il s’inscrit dans l’esprit du Pacte Défense PME et
profitera à l’ensemble de la BITD, plus particulièrement aux start-up et PME du secteur ou celles susceptibles
d’apporter des innovations de rupture ; les dispositifs de soutien industriel en place (RAPID, fonds
d’investissement Definvest) seront complétés.
Par ailleurs, en termes de perspectives d’exportation, le portefeuille des armements dont disposera la BITD sera
très largement renouvelé grâce aux investissements consentis au cours de cette LPM. En particulier, les
équipements terrestres avec SCORPION (dont les perspectives à l’exportation, notamment en Belgique, sont déjà
très importantes), aériens avec le RAFALE F4, navals avec la frégate de taille intermédiaire FTI, et l’industrie
missilière avec le successeur MICA notamment contribueront à la consolidation de la BITD française.
Cette LPM est donc un levier majeur de notre économie, structurant pour l’emploi en France.
3.4.4. Innovation et numérisation au cœur de la transformation du ministère
L’innovation et la numérisation seront au cœur de la transformation et de la modernisation du ministère, qui sera
intensifiée au cours de cette LPM. La remontée en puissance des moyens doit en effet s’accompagner d’un
programme ambitieux de transformation et de modernisation du ministère des armées pour améliorer l’efficacité de
sa gestion opérationnelle et organique et concentrer les ressources sur les capacités prioritaires, tout en
réinvestissant les gains sur les besoins identifiés.
Ces objectifs seront déclinés à travers quatorze chantiers de transformation et de modernisation inscrits dans le
Plan interministériel « Action Publique 2022 » et qui couvrent l’intégralité du périmètre de la mission « Défense ».
Ces chantiers comprennent en particulier la réforme des programmes d’armement ainsi que du maintien en
condition opérationnelle. En outre, une partie des efforts consentis dans le domaine des systèmes d’information et
de la cyberdéfense est consacré à repenser notre organisation des infrastructures et systèmes d’information et de
communication, à sécuriser nos réseaux et à développer nos moyens de lutte informatique. La simplification de
l’ensemble des processus du ministère, la réforme de son organisation centrale et territoriale, l’optimisation des
fonctions de soutien, l’amélioration de la gestion des ressources humaines constituent par ailleurs des priorités de la
modernisation du ministère.
Compte tenu des enjeux opérationnels et financiers majeurs que portent les investissements du ministères des
armées, et des importantes mutations en cours sur le plan industriel et technologique, une réforme en profondeur de
la gestion des programmes d’équipement sera mise en œuvre afin :
– de renforcer la vision capacitaire dans la conduite des investissements ;
– d’améliorer l’adéquation des équipements aux besoins des armées, tant en termes de fonctionnalités et de
coûts que de délais de mise à disposition ;