14 juillet 2018
JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
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(BITD). Au-delà, l’innovation irriguera l’ensemble des activités du ministère dans le cadre d’une démarche globale
portant sur les fonctions opérationnelles et organiques et sur l’ensemble de sa gestion.
La capacité à intégrer rapidement l’innovation et à tirer parti de la révolution numérique constitue un axe
prioritaire de la LPM.
3.4.1. Des moyens accrus et une organisation renouvelée
pour renforcer et accélérer l’innovation au service de nos armées
La nouvelle politique d’innovation du ministère s’articulera autour de trois axes : i) des moyens renforcés, ii) des
outils et des processus permettant d’accélérer la diffusion des innovations, de mieux intégrer l’innovation issue du
secteur civil et de mieux prendre en compte l’innovation de rupture, iii) un champ d’application élargi à l’ensemble
des activités du ministère et intégrant les innovations d’usage.
Le soutien à l’innovation par le ministère des armées sera ainsi porté à 1 Md€ par an dès 2022 contre 730 M€ par
an en moyenne dans la précédente LPM suivant la progression présentée dans le tableau ci-dessous :
Année
2019
2020
2021
2022
2023
Ressources (M€ courants)
762
832
901
1 000
1 020
A ces moyens viendront s’ajouter l’effort en matière d’innovation des établissements publics de recherche
financés par le ministère des armées et celui des grandes écoles sous tutelle du ministère des armées.
Ces moyens permettront de financer les études amont destinées à développer les technologies nécessaires à la
préparation des programmes d’équipements futurs. Ils permettront également de financer d’autres dispositifs pour
soutenir l’innovation technologique et l’innovation d’usage, tels que les aides à l’innovation ou l’investissement en
fonds propres (Definvest) pour les PME, ainsi que les plateformes d’innovation, notamment avec la création d’un
« Défense Lab ».
Les achats du ministère seront également mobilisés pour favoriser l’innovation, en particulier en généralisant les
partenariats d’innovation.
L’effort financier consenti par la LPM et les nouveaux outils mis en œuvre permettront en particulier de :
– capter en cycle court l’innovation issue du marché civil, en tirant partie de la révolution numérique et en
mettant l’accent sur l’innovation d’usage. Cette démarche s’appuiera largement sur la construction d’un
écosystème d’innovation, interne au ministère des armées et connecté avec les écosystèmes d’innovation
civils ;
– maintenir l’investissement dans la maturation des technologies spécifiques au domaine de la défense, afin de
préparer la prochaine génération de systèmes et d’équipements qui arriveront dans les forces à l’horizon 20302050 ;
– mieux investir dans l’innovation de rupture et de supériorité opérationnelle, notamment dans la robotique,
l’intelligence artificielle, l’informatique quantique, la cryptographie, la génération d’énergie, l’hypervélocité,
la furtivité et la cyberdéfense.
Ces trois axes d’effort complémentaires conduiront nécessairement à faire évoluer les processus existants dans la
conduite des études amont et de programmes, notamment dans le sens d’une démarche incrémentale permettant de
tester et d’intégrer en boucle courte les innovations. Ils supposent un recours plus fréquent à l’expérimentation
technico-opérationnelle et un niveau accru d’acceptation de l’échec dans ces expérimentations.
Cette nouvelle politique en faveur de l’innovation nécessitera une organisation renouvelée associant l’ensemble
des acteurs du ministère, et placée sous la responsabilité de la direction générale de l’armement (DGA).
3.4.2. Préparer les grands programmes au-delà de 2030
La LPM 2019-2025 conjugue, avec le nécessaire renouvellement des équipements des armées, la volonté de
maintenir la France aux premiers rangs en matière de défense, notamment en garantissant sur le long terme à ses
armées de disposer de matériels au meilleur niveau technologique et en nombre suffisant. C’est pourquoi, afin
d’éviter de futures ruptures capacitaires dommageables à la crédibilité et à la liberté d’action militaire française et
de pérenniser les compétences critiques à notre autonomie stratégique, les stades préparatoires des prochains
grands programmes structurants seront lancés sur la période.
La préparation des futurs systèmes d’armes de la dissuasion donnera lieu, pour la composante océanique, au
lancement de la réalisation du sous-marin nucléaire lanceur d’engin de 3e génération (SNLE 3G) et du
développement de la future version du missile M 51. Pour la composante aéroportée, les études de conception du
successeur de l’ASMP-A offriront des éléments, avant la fin de la LPM, pour choisir le système porteur-missile, en
cohérence avec l’évolution des menaces à l’horizon considéré (2050) et en fonction du résultat des études sur le
porteur conduites en parallèle.
Dans le domaine terrestre, le lancement du programme Main Ground Combat System (MGCS) préparera le
successeur du char Leclerc. Ce programme s’appuiera sur les compétences industrielles françaises (bureaux
d’étude et sites de production) et consolidera le secteur à l’échelle européenne autour de leaders industriels
pérennes. Il permettra avec le futur système du combattant débarqué de franchir une étape supplémentaire par la
prise en compte des évolutions technologiques dans de multiples domaines (agression, mobilité, gestion de