14 juillet 2018

JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

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3.1.3.4. 6 000 effectifs supplémentaires pour répondre
aux besoins prioritaires des armées, dont 3 000 dès 2019-2023
La loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit une augmentation de 6 000 postes sur la période 20192025, dont 3 000 sur la période 2019-2023, portant les effectifs du ministère à 274 936, hors service industriel
aéronautique, au terme de la LPM.
Cet accroissement des ressources humaines du ministère des armées répond à des besoins ciblés et prioritaires,
conformes à l’ambition opérationnelle, c’est-à-dire rendant les engagements des armées plus soutenables dans la
durée, sur le territoire national comme en opération extérieure, et renforçant les capacités de la France à faire face
aux défis liés à l’accroissement des menaces décrites par la Revue stratégique.
Ces effectifs supplémentaires seront ainsi affectés de manière ciblée pour consolider les domaines prioritaires,
en matière de renseignement (1 500 sur 2019-25), de cyberdéfense et d’action dans l’espace numérique (1 500 sur
2019-25, notamment afin de porter à 4 000 le nombre de « combattants cyber »). Des effectifs supplémentaires
seront affectés pour renforcer la résilience du ministère en matière de sécurité et de protection (environ 750 sur
2019-25) et pour accompagner les exportations (400 sur 2019-25). Le solde permet de répondre notamment aux
besoins des unités opérationnelles et de leur environnement, en améliorant les conditions de soutien des forces, en
particulier au profit du Service de santé des armées. L’évolution des effectifs du SSA doit permettre de préserver la
capacité des armées françaises à entrer en premier sur les théâtres d’opérations et à assurer la sécurité des forces
engagées en opérations.
L’augmentation des effectifs portera sur les seuls emplois financés sur les crédits de personnel de la mission
« Défense » du ministère, hors apprentis et service militaire volontaire (SMV). Elle ne prend pas en compte de
contribution du ministère des armées à la mise en place d’un service national universel.
3.1.4. Renforcer le lien entre soldat, armées et Nation
Depuis les attentats qui ont touché la France en 2015, l’importance du lien armées-Nation a été réaffirmée à
plusieurs reprises, en particulier avec le renforcement des réserves, notamment opérationnelle, ou le rapprochement
de la jeunesse et des armées.
La loi de programmation militaire 2019-2025 s’inscrit dans cette évolution, en soutenant le renforcement des
réserves ou en pérennisant l’expérimentation du service militaire volontaire, dans son format actuel.
3.1.4.1. S’appuyer sur la Réserve
Avec l’intensification des engagements en opérations extérieures et intérieures, les réserves sont des
compléments indispensables aux armées et formations rattachées pour remplir l’ensemble de leurs missions et
concourir à la réalisation de leurs contrats opérationnels.
En vue d’appuyer la montée en puissance des réserves dans notre modèle d’armée, il sera nécessaire d’impliquer
les réservistes dans des missions plus diverses, en appui aux forces d’active. Cet emploi passera par un
rapprochement raisonné et progressif des compétences des réservistes avec celles des militaires d’active,
notamment dans l’armée de terre.
A ce titre, la réserve opérationnelle bénéficie d’un budget spécifique, maintenu à 200 millions par an environ sur
la période de la LPM, permettant de maintenir l’objectif de 40 000 réservistes sous engagement à servir, pour un
emploi annuel moyen d’environ 37 jours. Dans ce but, le seuil statutaire de durée annuelle d’activités sera
augmenté. Ces volontaires sous ESR constituent, avec ceux de la gendarmerie et la réserve civile de la Police
nationale, la Garde nationale.
Pour mieux les fidéliser et dans un souci d’équité, la couverture sociale des militaires réservistes sera améliorée.
Comme les militaires d’active, ils bénéficieront du régime de la responsabilité systématique sans faute de l’Etat. De
plus, la limite d’âge des réservistes spécialistes et des réservistes praticiens des armées sera en outre augmentée
(10 ans au-delà de l’active pour les corps considérés), pour un emploi sur le territoire national. Dans un souci de
simplification des démarches administratives, la numérisation de l’information, du recrutement et de la gestion des
activités des réservistes sera mise en œuvre via le portail internet des réserves militaires. Les partenariats avec les
employeurs de réservistes, publics ou privés, seront développés.
Concernant les anciens militaires d’active soumis à l’obligation de disponibilité durant cinq ans, et rappelables
par décret (60 000 femmes et hommes), une attention particulière sera portée à l’amélioration des scénarios
d’emploi et de rappel ainsi qu’à la consolidation de son caractère opératoire.
Complémentaire de la réserve opérationnelle et composante à part entière de la réserve militaire, la réserve
citoyenne de défense et de sécurité (RCDS) contribue à promouvoir l’esprit de défense et à renforcer le lien entre la
Nation et son armée, en favorisant la connaissance de l’outil de défense. Composée de volontaires bénévoles agréés
par l’autorité militaire en raison de leurs compétences, de leur expérience ou de leur intérêt pour les questions
relevant de la défense et de la sécurité nationale, la réserve citoyenne concourt à apporter des expertises
additionnelles aux armées.
3.1.4.2. Affermir le lien entre la jeunesse et les armées
Le lien entre la jeunesse et les armées constitue un enjeu essentiel de cohésion nationale. Au-delà, ce lien est
indispensable pour garantir aux armées un vivier de recrutement indispensable à la pérennité de son efficacité

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