14 juillet 2018
JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
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– une capacité de commandement de force navale à la mer, une force navale composée du porte-avions (hors
arrêt technique majeur) avec son groupe aérien, ainsi que 2 bâtiments de projection et de commandement,
disposant de moyens de commandement à la mer et d’accompagnement intégrant jusqu’à 8 frégates (frégates
multi-missions – FREMM, frégates de défense aérienne – FDA ou frégates de taille intermédiaire – FTI),
2 sous-marins nucléaires d’attaque de type Suffren, 5 avions de patrouille maritime et des moyens de guerre
des mines et de ravitaillement à la mer ;
– des forces spéciales s’appuyant sur des capacités adaptées (PC de composante SOCC (2), véhicules tactiques
protégés, avions de transport tactique, hélicoptères, insertion maritime avec moyens de mise en œuvre
associés, drones tactiques polyvalents et ISR…) ;
– une composante « cyber ».
Les forces engagées bénéficieront d’un soutien adapté dans les domaines munitions, systèmes d’information et
de communication, carburant, santé, soutien de l’homme et infrastructures.
Pour garantir leur capacité de réaction autonome, les armées maintiendront un échelon national d’urgence de
5 000 hommes en alerte permanente. Possédant tout l’éventail des capacités des armées, il constitue la réserve
d’intervention immédiate apte, entre autres, à saisir un point d’entrée, à renforcer en urgence un dispositif ou à
évacuer des ressortissants. Cet échelon d’alerte permet de mettre sur pied une force interarmées de réaction
immédiate (FIRI) de 2 300 hommes. Cette force sera projetable à 3 000 km du territoire national ou depuis une
implantation à l’étranger, dans un délai de 7 jours. Avant ce délai, la France restera capable de mener de façon
immédiate (moins de 48 heures) et autonome des frappes dans la profondeur par des moyens aériens et navals.
La FIRI sera composée de forces spéciales, d’un groupement tactique interarmes de 1 500 hommes comprenant
des blindés et des hélicoptères, d’un groupe naval constitué autour d’un bâtiment de projection et de
commandement et pouvant comprendre frégates, pétroliers ravitailleurs et sous-marins, ainsi que d’une
composante aérienne comprenant une dizaine d’avions de chasse, notamment pour la frappe immédiate, des
aéronefs de transport et de ravitaillement, des aéronefs de renseignement, des avions de patrouille maritime, un plot
d’hélicoptères de manœuvre pour les missions de recherche et sauvetage au combat (RESCO), ainsi que des
moyens de commandement et de contrôle associés. La FIRI pourra être renforcée à hauteur de 5 000 hommes sous
30 jours, équipés de moyens complémentaires dont des systèmes sol-air moyenne portée terrestre (SAMP/T) et
drones MALE.
En outre, les armées doivent être en mesure d’agir de façon autonome et durable dans les domaines du
renseignement (autonomie d’appréciation), du commandement des opérations, des opérations spéciales, de la
protection face aux menaces asymétriques, de la démonstration de puissance en appui de la volonté politique, ou
encore des actions d’influence. Dans ces domaines, les contributions de partenaires pourront être recherchées pour
amplifier l’efficacité de nos forces, sans pour autant constituer un préalable à l’engagement opérationnel.
Enfin, l’engagement des armées démontre la qualité des équipements produits par l’industrie française, dans un
contexte opérationnel. C’est pourquoi, au-delà des engagements opérationnels définis par les contrats, les armées
pourront être sollicitées pour apporter leur expertise dans les actions de soutien aux exportations des matériels
(SOUTEX).
2.2.2 Des formats adaptés aux contrats opérationnels
2.2.2.1 Les capacités de commandement et de contrôle (C2)
Les capacités de commandement et de contrôle des armées seront renforcées pour leur permettre de planifier et
de commander des opérations de manière autonome ou comme Nation-cadre au sein d’une coalition.
Les armées seront ainsi en mesure de déployer des systèmes de commandement et de coordination logistique de
théâtre dans les différents milieux pour des opérations de niveau d’une division ou équivalent. Dans le cadre d’un
engagement majeur, notamment au sein de l’OTAN, les armées conserveront la capacité de mettre sur pied des
commandements de composantes terrestre, maritime et aérienne du niveau d’un corps d’armée ou équivalent.
Ces capacités s’appuieront notamment sur le Système d’information des armées (SIA) qui fournira à l’ensemble
des acteurs opérationnels les outils indispensables au commandement et à la conduite des opérations militaires, tant
au niveau stratégique qu’opératif : SIA C2 pour les fonctions métiers C2 et l’obtention des effets, SORIA (3) et
SILRIA (4) pour les fonctions renseignement et logistique. En s’appuyant sur un socle technique commun
interarmées (STCIA) et des applications logicielles communes, il facilitera la numérisation de l’espace des
opérations. Utilisé par l’ensemble des composantes militaires, il permettra à la France de tenir ses engagements visà-vis de ses alliés pour la conduite des opérations interarmées, en national comme en coalition
(NATO Response Force, Nation-cadre…).
2.2.2.2 Armée de terre/Forces terrestres et aéroterrestres
Les forces aéroterrestres reposeront sur des unités adaptées à l’évolution de la menace. Elles s’appuieront sur
une force opérationnelle terrestre de 77 000 hommes, déployable à l’extérieur comme sur le territoire national,
comprenant un état-major de commandement de niveau corps d’armée (CRR-FR), les forces spéciales terrestres,
une force interarmes SCORPION à deux divisions englobant six brigades interarmes, une brigade d’aérocombat,
des unités d’appui et de soutien opérationnel, les unités prépositionnées à l’étranger et celles implantées dans les
outre-mer, ainsi que la contribution française à la brigade franco-allemande. Les six brigades interarmes seront