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de l'informatique « font peser la menace des ordinateurs qui centralisent tous les détails que chaque citoyen est appelé à fournir
à l'état civil, à son patron, à sa compagnie d'assurance, au fisc, à
la Sécurité sociale. Quand on songe aux erreurs et aux indiscrétions
possibles, on prend conscience qu'il y a là, pour notre vie privée
et notre liberté, un problème très important
II. — La recherche du coût budgétaire des écoutes téléphoniques.
Pour apporter une preuve supplémentaire de l'existence des
écoutes téléphoniques « sauvages », il nous fallait examiner attentivement le chapitre budgétaire consacré aux fonds spéciaux et voir
dans quelle mesure les sommes inscrites pouvaient correspondre à
l'objet de notre recherche.
Pour rendre plus clair ce bref exposé, il nous a semblé utile
d'y joindre le tableau de l'évolution de ces crédits.
Les « Fonds spéciaux » constituent le chapitre 37-91 du budget
des Services généraux du Premier Ministre.
Ce chapitre comporte les subdivisions suivantes :
Art. 10.
—
Fonds spéciaux à la disposition du Gouvernement.
Art. 20. — Fonds spéciaux à destination particulière :
Paragraphe 10. — Dépenses du Service de Documentation
Extérieure et de Contre Espionnage.
Paragraphe 20. — Dépenses diverses.
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Le tableau ci-joint retrace l'évolution des différentes dotations
de 1969 à 1974, montrant que leur total est passé de 72 à 117 millions, mais il est intéressant d'identifier avec plus de précision le
contenu des rubriques précitées.
L'article 10 recouvre vraisemblablement les fonds dont le
Gouvernement peut faire l'usage le plus discrétionnaire. H s'agit
en quelque sorte de la « caisse noire » dont il est à présumer qu'elle
est particulièrement mise à contribution en période électorale.
Cette présomption est renforcée par l'examen de l'évolution de la