2. —

L'EXPLOITATION DES ÉCOUTES

C'est au Groupement interministériel de Contrôle (G. I. C.)
que toutes les écoutes téléphoniques de la région parisienne sont
maintenant centralisées et que s'effectue également l'exploitation
des conversations interceptées.
Le travail est accompli par des hommes de la police judiciaire,
de la D. S. T., du S. D. E. C. E., des Renseignements généraux et
de la Sécurité militaire, qui exercent une stricte surveillance sur les
bâtiments qui abritent ces services.

1' Le centre d'écoute.

Les câbles pirates arrivent de l'extérieur dans les locaux
du G. I. C. et sont reliés à des batteries de magnétophones qui
enregistrent les conversations.
Ces machines à enregistrer entrent en fonction dès que l'écouteur du téléphone de l'abonné est décroché et il n'est donc pas
possible à celui ci de détecter l'écoute auditivement, puisque celle-ci
se déclenche avant même que le récepteur ne soit porté à l'oreille.
-

Les bandes magnétiques ainsi recueillies ne sont pas toutes
exploitées, car le personnel et le matériel du G. I. C. n'y suffiraient
pas ! L'ampleur de la tâche confiée au G. I. C. dans le domaine de
l'exploitation oblige à classer les interceptions selon l'importance
et l'intérêt qui leur sont portées par l'autorité ordonnant l'écoute.
On procède soit par sondage, en écoutant quelques bandes au
hasard, soit, sur instructions venues des chefs de service, à l'écoute
systématique des personnes considérées comme suspectes.
Chaque personne écoutée fait l'objet d'une fiche sur laquelle
figurent l'état civil, l'adresse et le nom de code de l'abonné, ainsi
que les raisons de sa surveillance et les sujets qui doivent être pris
en « texte intégral » ou en « texte résumé ». Au dos de la fiche, des
colonnes permettent de noter les dates, les numéros de téléphone et
les noms des personnes appelées.

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