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l'armée allemande sous l'occupation. Ce réseau de câbles aboutit
maintenant au siège du G. I. C. (Groupement interministériel de
Contrôle) situé 2 bis, avenue de Tourville, qui centralise toutes
les écoutes téléphoniques de Paris. A l'origine, ces centres d'enregistrement se trouvaient principalement dans les forts du MontValérien, de Pantin et du Kremlin-Bicêtre.
La tâche qui consiste à relier les lignes téléphoniques des
personnes surveillées à ce réseau parallèle de câbles est confiée
à des « équipes centrales », composées d'une dizaine de techniciens
des télécommunications qui ne dépendent que des directions régionales des P. et T. Ces équipes se rendent dans les centraux téléphoniques, généralement au moment des pauses ou à la fin de la
journée, et se dirigent vers les « répartiteurs », organes situés
entre les points de départ des fils reliés au réseau public et le
cceur des centraux automatiques, afin d'y poser des bretelles.

2' Les bretelles.
Cette connection, qui, en langage professionnel, s'appelle une
« bretelle » (ou une « jarretelle ») est une opération très simple ;
elle consiste à fixer sur le répartiteur par deux petites soudures
un fil rouge et un fil blanc semblables à tous les autres fils qui
se trouvent dans un central, entrelacés dans une gaine de matière
isolante, d'une longueur maximum de 30 mètres et reliés au point
de départ des câbles posés pendant la seconde guerre mondiale.
Contrairement à une légende établie, les tables d'écoute
ne sont pas branchées avec des pinces-crocodile, qui sont réservées aux branchements provisoires, notamment lorsqu'un usager
demande à être mis aux « abonnés absents ».
La détection d'une telle connection ne présente pas de difficulté, car les branchements officiels qui sont destinés à tester le
trafic d'une ligne dont l'abonné conteste le montant sont inscrits
dans un registre, alors que ceux des écoutes téléphoniques restent
clandestins. L'agent qui vérifie les lignes a le devoir de détruire
immédiatement ces bretelles clandestines, mais celles-ci sont très
rapidement remises en place par les « équipes centrales ».

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