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peut ordonner l'emploi de ce procédé à la demande du Président
des Etats-Unis sans avoir besoin de l'autorisation d'un tribunal ;
mais, ces dernières années, la subversion interne, en grande partie
due à l'hostilité croissante à l'égard de la guerre du Viet-Nam,
a pris des proportions inaccoutumées aux Etats-Unis, si bien
que la tentation fut grande pour les autorités de recourir à
l'égard de ce type de subversion aux mêmes méthodes que pour
la sécurité externe. C'est ainsi que le gouvernement Nixon utilisa
les tables d'écoute pour surveiller les éléments politiques suspects
et ceci sans se conformer à la demande d'autorisation préalable
d'un tribunal pourtant requise par la loi de 1968 dans de tels cas.

Les abus dans ce domaine émurent l'opinion et aboutirent à un
arrêt de la Cour suprême du 19 juin 1972 déclarant inconstitutionnelle, en vertu du quatrième amendement, leur utilisation à
l'encontre de citoyens suspects de subversion sans autorisation
préalable d'un tribunal.
C'est, semble-t-il, paradoxalement ces nouveaux freins apportés depuis 1968 à l'action arbitraire du gouvernement dans
ce domaine, à une époque où la subversion et les violences internes
prenaient des proportions inquiétantes, qui ont abouti au scandale
du Watergate. Dès 1969, le Président Nixon ordonna personnellement l'installation de tables d'écoute pour surveiller des journalistes et des fonctionnaires soupçonnés d'être à l'origine de révélations nuisibles à la conduite de la guerre du Viet-Nam et aux
négociations Salt ; la lutte contre les éléments suspects de subversion prit peu à peu une ampleur et des formes telles que le directeur
du F. B. I., Hoover, pourtant peu suspect de tolérance à l'égard
des contestataires mais respectueux des lois, finit par refuser de
coopérer avec la Maison Blanche. Celle-ci mit alors sur pied son
propre service d'espionnage et ce service, dont le rôle était en principe de défendre la sécurité de l'Etat, en vint à exercer ses compétences dans le sabotage systématique de la campagne électorale
démocrate.
On peut penser qu'a la suite du scandale du Watergate (1)
l'emploi de telles méthodes se fera désormais aux Etats-Unis avec
plus de prudence et restera dans les strices limites qui ont été assignées par la loi de 1968 et par l'arrêt de la Cour suprême de 1972.
La presse française
qu'il ne soit pas nécessaire
le Président Nixon révoqua
allégua -- pour refuser
• de la sécurité nationale et

a suffisamment parlé du • Scandale du Watergate • pour
de l'évoquer davantage ici. Notons cependant que. lorsque
le procureur spécial Archibald Cox, chargé de l'enquête,
de lui livrer les fameux enregistrements — les raibons
du privilège de l'exécutif

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