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la matière les plus vibrantes affirmations de principes, les assurances les plus formelles de respect du droit des gens n'ont jamais
servi qu'à dissimuler les pires abus...
La lir République paraît avoir été le premier régime à accorder
les actes aux principes, puisqu'il n'existe pas trace de l'existence,
à l'époque (hormis le cas particulier de la censure du temps de
guerre) d'un contrôle systématique de la correspondance.
Cependant, cette vertu n'était pas absolument naturelle : l'anonymat des expéditeurs, la démocratisation de l'usage de la poste (1)
et la multiplication des envois étaient pour beaucoup dans le respect
du « sanctuaire de la pensée privée » (E. Pelletan). Mais des « incidents » de plus ou moins grandes conséquences — l'affaire des
fiches, le débat parlementaire qui eut lieu en 1898 au sujet d'une
lettre soustraite à Delcassé et, surtout, le « faux Henry » qui fut à
l'origine de l'affaire Dreyfus — démontrent assez qu'à l'occasion
la République ne dédaignait pas de s'intéresser à la correspondance privée.
Au moins pouvait-on valablement invoquer, dans toutes ces
affaires, les impératifs de la sûreté nationale.
République semble
Il reste cependant que la réserve de la
être due pour une bonne part à la double circonstance qu'il y avait
alors trop de lettres et trop peu de téléphones...
Mais, au lendemain de la seconde guerre mondiale, il y eut à
la fois des téléphones et le réseau d'écoutes installé dans les égouts
parisiens, pendant l'occupation, par la Gestapo. La IV' République
n'eut donc qu'a améliorer ce réseau pour disposer d'un moderne
« Cabinet noir ».
L'on ne maîtrisa pas tout de suite très bien cette nouvelle technique : trop de services, voire de particuliers, à Paris ou en province,
faisaient procéder « dans le désordre » à des écoutes téléphoniques.
Ce n'était pas sans nuire quelque peu à l'efficacité du système.
Mais la stabilité de la V' République semble lui avoir permis
d'exercer sur l'« administration parallèle ,> l'influence bénéfique
qu'elle se targue d'avoir eu sur l'administration officielle. Michel
Debré, alors Premier ministre, regroupa dans un service unique,
le « Groupement interministériel cle Contrôle IG. I. C.), les écoutes
auxquelles procédaient auparavant des services dispersés.
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C'est l'uttli,iatian de.i timbres. clos 18-19 'première eintssion d'une effigie de Cérés ■ .
— les corres:iondancei anonymes.
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