■ L’affaire des frégates,
vue par les chaînes de télévision
Alors que la télévision n’a jamais manifesté un grand intérêt
pour le secret de la défense nationale en général et pour le
travail de la CCSDN en particulier, l’affaire des « frégates de
Taïwan », avec ses rebondissements réels ou supposés,
commissions pharamineuses, comptes secrets en suisse, morts
suspectes..., a brusquement éveillé l’attention des journalistes
de télévision sur le fait que le secret défense invoqué dans
cette affaire pouvait constituer un sujet porteur. Après que la
chaîne publique FR 3 lui ait consacré un dossier, toutes les
autres chaînes ont voulu faire leur sujet, soit sous forme de
magazine, soit sous forme de sujet du journal télévisé, et le
président de la Commission a été sollicité à de nombreuses
reprises.
Deux constats s’imposent : le premier concerne le manque
d’originalité des méthodes de travail des journalistes qui, tous,
se sont attardés à filmer des portes de coffre-fort ou des
tampons « Secret » et n’ont pas retenu dans les séquences
présentées à l’antenne les réponses objectives et techniques
apportées à leurs questions, préférant, et de loin, tout ce qui
pouvait avoir un aspect sensationnel. Le second concerne la
part faite aux commentaires des journalistes eux-mêmes et les
méthodes de montage de l’émission qui mettent en exergue
les propos des personnes interviewées, lorsque ceux-ci vont
dans le sens de la thèse qu’ils veulent faire prévaloir, et qui au
contraire tronquent les propos qui leurs sont contraires.
Cependant, sur deux de ces reportages, traités par des journalistes consciencieux et respectueux de leur auditoire et de leur
interlocuteur, il n’y a pas eu de critique majeure à formuler,
compte tenu des impératifs de temps d’antenne qui conduisent souvent à simplifier à l’extrême les sujets traités.
En revanche, l’émission Pièces à conviction diffusée par FR 3 a
constitué un regrettable exemple de manipulation médiatique,
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