addictions, violences et incivilités, discriminations…) pourrait accompagner
des « cohortes d’élèves » sur plusieurs années afin d’ancrer l’esprit civique
auprès des jeunes générations.
Les citoyens, réunis au sein de l’atelier « lutte contre les incivilités » lors
de la conférence organisée en janvier 2020, ont insisté sur cet aspect :
«l’éducation et la formation au civisme dès le plus jeune âge, par des actions
dédiées dans les écoles, nous paraissent indispensables, parce que nous
pensons que les enfants peuvent apprendre et faire passer des messages à
leurs parents, comme ils le font désormais sur les sujets d’écologie ».
Si cette action relève davantage du ministère de l’Éducation nationale,
le ministère de l’Intérieur, en s’appuyant sur le réseau territorial des
préfectures et des forces de sécurité intérieure, peut accompagner la
démarche éducative, en proposant des programmes illustratifs. Davantage
de pédagogie sur les institutions et leur rôle permettra de mieux incarner
les valeurs républicaines.
Dès lors, il convient sans doute de rénover les initiatives mises en place
il y a quelques années pour mieux faire connaître l’action de l’État et
plus particulièrement des forces de sécurité, au travers des journées de
la sécurité intérieure mais également à l’occasion des participations des
services de recrutement de la police et de la gendarmerie nationales aux
forums de l’emploi. Les citoyens de l’atelier consacré aux attentes des
citoyens à l’égard des forces de sécurité ont réaffirmé ce besoin : « ne pas
toujours voir les interventions dans les quartiers mais montrer la diversité des
missions et des répressions ».
À cet égard, l’idée selon laquelle l’école est le lieu où peut se construire
ou s’entretenir une relation informée et apaisée entre la population et les
acteurs de la sécurité est largement partagée. Sur la base de ce constat,
il existe déjà un grand nombre de dispositifs et de ressources déployés à
cette fin, sans pour autant qu’ils s’inscrivent dans une stratégie d’ensemble.
Des rendez-vous annuels et des événements inclusifs et immersifs peuvent
être de bons vecteurs.
En appui des programmes éducatifs déployés dans les établissements
scolaires, il s’agirait de proposer un programme d’accompagnement
décliné par chaque préfet de département de manière coordonnée avec
les acteurs académiques et pouvant prendre différents formats suivant le
niveau scolaire concerné : sorties scolaires au sein des services de l’État
et ses composantes (préfecture, tribunal de justice, commissariat, brigade
de gendarmerie, mais aussi hôpital), parcours thématiques (par exemple
les élections, la laïcité, la chaîne de procédure pénale) sans oublier les
démonstrations des services de police et gendarmerie et des pompiers lors
des rencontres de la sécurité (« journées de la sécurité intérieure ») qui leur
sont dédiées une fois par an.
Aujourd’hui, la demande est fortement exprimée et mérite de se traduire
par un programme complet qui pourrait suivre l’année scolaire et s’appuyer
sur une boîte à outils proposée par l’administration centrale(12) et transposé
dans chaque département par le préfet.

12
Direction de la modernisation et de l’administration territoriale (DMAT), délégation
à l’information et à la communication (DICOM), direction générale de la police nationale
(DGPN), direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) et direction générale de la
sécurité civile et de la gestion de crise (DGSCGC).

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