Livre blanc de la sécurité intérieure
Cette mobilisation des citoyens pour la sécurité intérieure doit être
soutenue et encouragée. À cet égard, la politique de sécurité intérieure
doit poursuivre trois objectifs.
Tout d’abord, face à la perte de sens du discours sur le « vivre ensemble »,
alors que celui-ci ne va plus de soi, exacerbé par le repli sur soi et
l’individualisation de la société, le délitement du lien social, la légitimité
et l’utilité du rôle et des missions des forces de sécurité intérieure qui
incarnent, pour partie, les institutions et le fonctionnement de l’État
doivent être réaffirmées.
Ensuite, la politique de sécurité intérieure doit encourager la réactivité des
citoyens face aux incidents de sécurité en poursuivant les formations et les
exercices de sécurité, en communiquant sur les prérogatives des citoyens
dans le domaine de la sécurité (pouvoir d’interpellation et de présentation
à l’autorité judiciaire, pouvoir d’enclencher des poursuites par la citation
directe, légitime défense et état de nécessité).
À cet égard, les canaux permettant de concrétiser la volonté d’engagement
doivent être renforcés. C’est le cas par exemple, en sensibilisation de
premier niveau, de l’intégration des forces dans le Service national universel.
Par ailleurs, les réserves de la force publique ont un rôle crucial à jouer car
elles permettent tout à la fois de renforcer les capacités de cette force,
de diffuser la culture de la sécurité chez les citoyens et, le cas échéant, de
préparer un engagement plus fort encore dans les métiers de la sécurité.
Enfin, la politique de sécurité doit promouvoir la vigilance des citoyens,
notamment par la diffusion d’informations précises sur les menaces et
leurs signes distinctifs, le renforcement des canaux dédiés à la remontée
des informations, une communication sur la manière dont ces informations
peuvent être utilement structurées et un appui marqué aux initiatives de
participation citoyenne.
1.1 Mieux faire connaître les forces de sécurité intérieure pour réaffirmer
leur légitimité
1.1.1 Institutionnaliser des moments d'échanges avec la population, dans sa
diversité
L’analyse de l’évolution du rapport à l’État et plus particulièrement aux forces
de sécurité a souligné la méconnaissance globale de son fonctionnement
notamment par les jeunes générations.
Dans ces conditions, le renforcement de l’éducation civique et sociale
et de l’enseignement du fonctionnement des institutions et du système
démocratique paraît d’autant plus majeur.
Il peut notamment paraître utile d’expliquer aux élèves en fin de cycle
secondaire les principes de la vie démocratique en inculquant quelques
notions de droit constitutionnel (répartition des pouvoirs, des compétences
Etat, collectivités territoriales, échelons national et européen) ; notions qui
seront nécessaires lorsqu’ils seront appelés à voter pour la première fois.
Toutefois, le processus, ne peut se limiter aux dernières années du cursus
scolaire et doit être initié très tôt, dès les premières années scolaires,
notamment en sensibilisant sur les risques de la vie quotidienne. Ainsi,
l’éducation civique et sociale, notamment dans le champ de la prévention
(sécurité routière, protection des mineurs, respect de la loi, risques liés aux
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