Livre blanc de la sécurité intérieure
La dimension européenne de la recherche et innovation peut être encore
davantage prise en compte par une approche conjointe entre les services
et opérateur internationaux du ministère (DAEIMI telle que proposée, DCI,
CIVIPOL) et l’écosystème de la recherche (éventuellement sous la forme de
la délégation proposée par le Livre blanc). Les fonctions internationales et
de recherche du ministère pourraient renforcer l’assistance et le soutien aux
porteurs de projets européens (recherche de financement, centralisation
du savoir-faire en ingénierie européenne et ingénierie de projets européens,
assistance à la mise en œuvre, animation d’un réseau de correspondants).
La DCI mettrait à profit son implication dans les travaux de la Law
Enforcement Working Party pour établir des liens avec les travaux européens
dans le domaine de la recherche. Elle pourrait contribuer aux travaux de la
comitologie européenne du domaine justice affaires intérieures en ce qui
concerne la recherche et innovation en étant partie prenante à la synthèse
des approches ministérielles.
Enfin, la DCI assurera le suivi et l’alimentation des travaux de la Commission
européenne et des agences européennes (Europol, Frontex, CEPOL, EULISA, etc.) dans ce domaine. Elle continuera à s’impliquer dans le dispositif
du réseau des praticiens animé par la Commission Européenne.
5.2. Disposer de filières technologiques plus solides et former l’ensemble
des agents du ministère
5.2.1.Les compétences technologiques au sein des métiers de la sécurité
intérieure
La culture technologique des personnels de la sécurité intérieure est
encore faiblement développée en dépit des efforts fournis ces dernières
années (formations, parcours métiers, incubateurs…). Partant, les enjeux et
méthodes de la gestion de projets technologiques sont peu maîtrisés. Dans
le même temps, les sujets SIC s’imposent de façon croissante à un haut
niveau de décision.
En dépit d’efforts de formation et de constitution de filières, les services et
directions dont la mission revêt une dimension technologique dominante
éprouvent des difficultés à disposer de profils ayant une connaissance des
enjeux métier et une culture technique/scientifique adaptée.
Afin de faire face à ses besoins endogènes, le ministère devrait dynamiser
les filières de fonctionnaires destinés par leur parcours d’études initiaux à
s’insérer sur des fonctions techniques et les conforter jusqu’à des postes
de direction.
Plusieurs modes de recrutement sont envisageables. Pour recruter une
ressource pérenne, il serait notamment possible de créer des « concours
par spécialité » orientés sur les enjeux techniques. De la même manière,
la catégorie A+ en DGPN ou DGSCGC pourrait accueillir des diplômés de
l’école polytechnique, à l’instar du dispositif bénéficiant à l’INSEE et à la
gendarmerie nationale.
Le recours à des compétences numériques issues de la sphère privée est
une alternative actuellement employée. Elle souffre cependant d’une faible
attractivité salariale et des difficultés à offrir des perspectives aux recrues
du ministère. Celui-ci prend alors le risque d’une imparfaite adéquation
entre ses besoins et les recrutements, d’une forte rotation des effectifs et
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