de l’opérationnel. De son côté également, la DGGN a noué des partenariats
universitaires (CPU, INRIA, CNRS, CEA DAM, etc.).
Cependant, il semble que, trop souvent encore, les directions nouent des
partenariats de recherche en propre, sans mise en réseau suffisante des
projets, voire des résultats, avec les autres entités du ministère. Avant tout
lancement de projet par une de ses parties, la communauté numérique
du ministère devrait s’informer afin de capitaliser sur les gains potentiels
pour tous. Davantage de recroisements, sans nuire au bon fonctionnement
de ces programmes de recherches qui peuvent nécessiter une forme de
confidentialité, se ferait au bénéfice du ministère dans son ensemble.

L’indispensable ancrage européen de la politique d’innovation du ministère
L’innovation en matière technologique nécessite d’atteinte des seuils
critiques pour bénéficier d’effets de masses et de réseaux. Ces programmes
tendent à représenter des budgets importants qu’il est coûteux de prendre
en charge seul. L’échelle européenne apporte une réponse à ces deux
enjeux et le ministère de l’Intérieur s’y inscrit pleinement, en coordonnant
plusieurs projets sous financement européen (ex : H2020, forces de sécurité
intérieure). Ces dernières années, le ministère a eu recours de manière
croissante à cet échelon. Les coopérations bilatérales ou avec Europol
témoignent de cette dynamique.
Dans le même temps, l’Union européenne tient compte de manière
croissante des enjeux de sécurité intérieure, tant dans les aspects politiques
qu’industriels. Cela se traduit en matière de recherche et innovation par
l’ouverture de lignes de financement importantes : 2,5 Md€ doivent être
consacrés à la sécurité intérieure dans le programme Horizon Europe(68) qui
doit succéder à Horizon 2020 (ce programme de 80 Md€ consacrait près de
1,7 Md€ aux projets liés à la sécurité).
Afin de contribuer à ces programmes, le ministère de l’Intérieur a mis en
place un dispositif d’accompagnement. Cette compétence se déploie au
niveau des entités métiers (SDIS, PJGN, ENSP). Elles bénéficient de l’appui
de la DCI et de l’opérateur CIVIPOL, qui mettent au service de l’ensemble
des directions des services et des budgets d’incubation. La connexion
avec l’UE est opérante à l’échelon institutionnel, la DCI et le projet ILEAnet
qu’elle coordonne en lien avec le CRENSP et le CREOGN permettent au
ministère de l’Intérieur de faire le lien entre les financements et les travaux
de la Commission en la matière à un degré plus politique.
De nombreux acteurs métier soulignent que pour satisfaisant qu’il soit
de participer à des projets de recherche, en particulier ceux qui ont été
portés par H2020, le niveau de maturité technologique des solutions qu’ils
font émerger ne dépasse pas le niveau d’un prototype ; une démarche
recherche et développement doit impérativement intégrer une dimension
industrialisation et achat tout en faisant le lien avec des services comme le
SAELMI, voire ses homologues européens(69).

68
La Commission européenne a établi un programme à hauteur de 94,1 Md€, montant
rehaussé par le Parlement européen à hauteur de 120 Md€ . A l’heure de la rédaction du Livre
blanc, le montant final du programme n’était pas connu.
69
Il n’est pas indifférent que le SAELMI coordonne un réseau d’acheteurs publics de
solutions de sécurité iProcureNet

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