Avant-propos
Or, cette dernière dimension importe d’autant plus que, on l’a dit, leur
action s’exerce dans un paysage changeant, tant en ce qui concerne la
nature des menaces que le cadre juridique de leur action. Ce dernier
s’enrichit, devient plus protecteur et plus contraignant à la fois. Cette
évolution se poursuivra. Dans ce contexte, le rôle de la Commission est
non seulement d’accompagner sa mise en œuvre, mais aussi de vérifier
que cette sophistication croissante ne conduit pas à une stratification des
procédures. Ainsi paraît-il en particulier opportun d’envisager une revue
régulière de ces procédures, qui soit fondée sur un bilan entre leur coût
pour les services et leur apport à l’efficacité du contrôle, et permette, le
cas échéant, d’envisager les simplifications légitimes.
Au moment où j’écris ces lignes, l’Europe renoue avec le tragique. La
guerre met en cause sa sécurité. En même temps, le socle des libertés
qu’elle a progressivement enrichi et consolidé est défié par certains,
ébréché par d’autres. Ce sont des temps qui exigent plus que jamais
une double efficacité : efficacité dans l’action des services chargés de la
défense des intérêts fondamentaux de la Nation ; rigueur dans le respect
des libertés, qu’il s’agisse de la protection de la vie privée ou de la liberté
d’expression et d’opinion. La qualité des échanges entre la Commission
et les services, combinant rigueur, fluidité et confiance sera déterminante.
Serge LASVIGNES
Conseiller d’État honoraire
Président de la CNCTR
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