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B. POURTANT, LES SERVICES DE RENSEIGNEMENT N’AVAIENT,
JUSQU’ALORS, DÉVELOPPÉ AUCUNE CAPACITÉ D’ANTICIPATION

Force est de constater que la pandémie de coronavirus a engendré des
bouleversements sur le plan géopolitique, et fait peser des risques quant à notre
souveraineté économique, technologique et scientifique avec, notamment, des
tentatives de prédation sur des entreprises et des savoir-faire français. *****.
Dans la mesure où les crises sanitaires naissent principalement hors de nos
frontières, il semblerait utile que les services de renseignement français présents à
l’étranger puissent être associés à une telle démarche, afin de tenir compte, comme
en matière de contre-terrorisme, du continuum entre sécurité extérieure et intérieure.
À cet effet, plusieurs capteurs pourraient utilement être utilisés et orientés sur ce
sujet : recherche sur les réseaux sociaux (renseignement d’ambiance), recrutement
de sources étrangères spécialisées dans le domaine épidémiologique (renseignement
humain et « d’alerte »), analyse de l’imagerie satellitaire pour détecter des
comportements anormaux (construction soudaine d’infrastructures médicales,
hausse sensible de la fréquentation des cimetières, etc.). À ce titre, la Délégation
estime nécessaire de mettre en œuvre une capacité interservices d’anticipation et
d’appréciation des menaces sanitaires [Recommandation n° 6].

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