— 59 —
CHAPITRE III
LA CONTINUITÉ DES MISSIONS DE RENSEIGNEMENT
PENDANT LA CRISE SANITAIRE
I. LE RISQUE PANDÉMIQUE EST CLAIREMENT IDENTIFIÉ, MAIS
INSUFFISAMMENT SUIVI PAR LES SERVICES DE RENSEIGNEMENT
A. UN RISQUE PRIS EN COMPTE PAR LA REVUE STRATÉGIQUE DE
DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ NATIONALE DE 2017
Dans la revue stratégique de défense et de sécurité nationale de 2017, les
risques sanitaires sont présentés comme des « fragilités », des « facteurs
d’aggravation des crises ».
Revue stratégique de défense et de sécurité nationale de 2017 (extraits)
3. Des fragilités multiples, facteurs d’aggravation des crises
[…]
3.3. Risques sanitaires
69. L’accroissement de la mobilité de la population favorise l’extension des
aires de diffusion de certaines maladies, ainsi que la propagation rapide et à grande
échelle de virus à l’origine d’épidémies diverses (syndrome respiratoire aigu
sévère – SRAS). Le service de santé des armées et ses capacités de recherche sont
ainsi régulièrement mobilisés pour faire face à ce type de situation. La dernière
épidémie d’Ébola survenue en 2014-2016 dans des pays fragiles d’Afrique de
l’Ouest a démontré combien la densification des flux pouvait compliquer le
confinement des grandes crises sanitaires, au point de devoir faire appel à la
communauté internationale.
70. Le risque d’émergence d’un nouveau virus franchissant la barrière
des espèces ou échappant à un laboratoire de confinement est réel. De même,
l’interconnexion des filières alimentaires génère des risques sur la santé humaine et
offre un terrain propice à d’éventuelles actions « agro-terroristes ». Plus grave
encore, la diffusion des biotechnologies pourrait permettre à des groupes terroristes
de conduire des attaques biologiques sophistiquées.
Ainsi, l’émergence d’un nouveau virus est bel et bien prise en compte parmi
les risques sanitaires susceptibles d’avoir des conséquences sur nos intérêts. *****.