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Royaume-Uni prend une part active à cet outil de collaboration judiciaire à
l’échelle européenne. Depuis 2010, le Royaume-Uni a ainsi extradé
6 514 suspects et a obtenu en retour l’extradition de 800 suspects provenant
d’autres pays européens. S’agissant plus particulièrement de la coopération
franco-britannique, au cours de l’année 2017, 25 personnes ont été remises par
les autorités britanniques à la France, contre 8 personnes remises par les
autorités françaises. Et si l’on prend l’exemple de la coopération policière, le
Royaume-Uni est aujourd’hui le deuxième contributeur, mais aussi le
deuxième Etat qui consulte le plus le système d’information Schengen II
(539 000 consultations pour la seule année 2017).
B. EN MATIERE DE RENSEIGNEMENT, LA RELATION FUTURE DU
ROYAUME-UNI AVEC L’UNION EUROPEENNE DOIT S’ENVISAGER
AVEC PRAGMATISME
1. Surmonter les paradoxes du Brexit

Les questions relatives à la sécurité font partie de sujets consensuels
dans les négociations de négociation du projet d’accord de retrait. Tant du
côté britannique qu’au niveau de l’Union européenne, les positions sont
convergentes.
Le Conseil européen, lors de la réunion extraordinaire du
29 avril 2017, a adopté la déclaration suivante selon laquelle « l’Union
européenne se tient prête à établir des partenariats dans les domaines non liés
aux échanges commerciaux, notamment la lutte contre le terrorisme et la
criminalité internationale, ainsi que la sécurité, la défense et la politique
étrangère ». Cette position est réaffirmée dans les conclusions du Conseil
européen du 28 mars 2018 selon lesquelles l’Union « est déterminée à avoir
un partenariat aussi étroit que possible avec le Royaume-Uni à l’avenir, [ …]
notamment [dans] la lutte contre le terrorisme et la criminalité
internationale ». Le rapport de la Commission spéciale du Parlement
européen sur la lutte contre le terrorisme de décembre 2018 estime également
essentiel de « garantir la continuité de la coopération mutuelle et de
l’échange de renseignements en matière de sécurité entre l’Union et le
Royaume-Uni après sa sortie de l’Union » (point 99).
Le point de vue du Gouvernement britannique n’est pas différent, et
présenté ainsi dans le Livre Blanc sur le nouveau partenariat envisagé après la
sortie de l’Union :
« Nous poursuivrons notre collaboration avec l'UE pour préserver la
sécurité du Royaume-Uni et de l'Europe, pour lutter contre le terrorisme et
pour défendre la justice en Europe.

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