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armées, ce qui a conduit à une « civilianisation » partielle des services
rattachés au ministère des Armées.
La difficulté à puiser dans les viviers traditionnels est surtout patente
pour le GIC et pour les services dépendant du ministère des Armées. Elle
semble moindre pour les services dotés par la police nationale (1) ou les
douanes, sous réserve d’expertise car les données transmises sont incomplètes
ou encore pour TRACFIN dont les viviers sont plus diversifiés (finances,
justice, police).
Reste que l’ensemble des services et organisations sont confrontés
au décalage croissant des viviers traditionnels (militaires et civils) avec les
besoins de nouvelles compétences ce qui conduit à un recrutement très
important de contractuels.
Ils se trouvent également confrontés, en phase de montée en
puissance de leurs effectifs, à des freins à la mobilité au sein des
administrations qu’il convient d’identifier.
Enfin, le recrutement des contractuels est encadré par des règles
inadaptées aux besoins des services, notamment pour les métiers où
existent des tensions sur le marché du travail sur lequel s’exerce une vive
concurrence entre employeurs du secteur public comme du secteur privé
(métiers du numérique, de la cyberdéfense, de l’intelligence artificielle et du
traitement des données) voire entre administrations de l’État (y compris entre
les services), mais aussi pour des spécialités plus rares comme les
linguistes par exemple.
A. L’ATTRITION DU VIVIER DES ARMEES
Les Armées ont longtemps constitué un vivier important pour le
recrutement au sein des services spécialisés qui constituent une part
importante de la communauté du renseignement (3 services sur 6, plus de
60 % de l’effectif total des services spécialisés du 1er cercle).
L’attrition du vivier militaire pour les services du ministère des
Armées et pour le GIC en raison de la déflation des effectifs des armées et
d’incitation au départ des militaires (pécule) opérées dans le cadre de la loi de
programmation militaire pour 2008-2013 et jusqu’en 2016 par la loi de
programmation militaire pour 2014-2019, a eu pour conséquence une
diminution de la proportion des militaires au sein des services du ministère
des Armées et du GIC au profit des personnels civils, et principalement des
personnels contractuels.
(1) La politique de recrutement prioritaire de sous-officiers et de gardiens de la paix au sein de la police
nationale n’a pas d’effets majeurs en effectif sur la DGSI, mais elle conduit à une évolution sensible
de sa structure d’emploi (voir supra).