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mise en place de dispositifs physiques, la reconnaissance faciale est une
fonctionnalité logicielle qui peut être mise en œuvre au sein de systèmes existants
(caméras, bases de données de photos, etc.). Cette fonctionnalité peut donc être
connectée, branchée sur une multitude de systèmes, et combinée avec d’autres
fonctionnalités. »
Cette technologie a nettement progressé puisqu’alors que les systèmes de
reconnaissance biométrique les plus performants atteignaient un taux de 72 % de
précision en 2010, ils dépassent parfois les 95 % aujourd’hui (1).
2. Des usages et des finalités multiples
La CNIL rappelle que la reconnaissance faciale peut poursuivre des
finalités très diverses, aussi bien commerciales que liées à la sécurité publique.
« Si l’on parcourt le champ des usages potentiels, une gradation peut être
envisagée, en fonction du degré de contrôle des personnes sur leurs données
personnelles, de leur marge d’initiative dans le recours à cette technologie, des
conséquences qui en découlent pour elles et de l’ampleur des traitements mis en
œuvre ». Compte tenu de l’objet de ce rapport d’information, nous ne nous
étendrons pas sur la question de l’authentification par la reconnaissance faciale,
préférant nous concentrer sur l’usage de cette technologie à des fins
d’identification.
L’identification par la reconnaissance biométrique peut donner lieu à
une multiplicité d’usages, rappelés par la CNIL dans son étude du
15 novembre 2019 et dont nous retenons, en particulier les suivants :
– la recherche, dans une base de données comportant des
photographies, de l’état civil d’une personne (victime, suspecte, etc.) non
identifiée, ainsi que le permet par exemple en France le traitement des antécédents
judiciaires (TAJ (2)) ;
– le suivi des déplacements d’une personne dans l’espace public, par
comparaison entre son visage et les gabarits biométriques des personnes circulant
ou ayant circulé dans la zone surveillée, par exemple en cas d’oubli d’un bagage
ou à la suite de la commission d’un délit ;
– la reconstitution du parcours d’une personne et de ses interactions
successives avec des personnes tierces, par une comparaison des mêmes éléments
mais réalisée en différé, pour identifier ses contacts par exemple ;
(1) Si l’on en croit le Forum économique mondial, qui travaille actuellement sur le sujet et qui a produit en
février dernier un Livre blanc intitulé Cadre d’action pour un usage responsable de la reconnaissance
faciale (page 4).
(2) Le traitement d’antécédents judiciaires (TAJ) est pour l'instant le seul fichier comportant une photographie
dont l’usage est autorisé à des fins de reconnaissance faciale.