La capacité à disposer de SIA concurrentiels apparaît donc déterminante
pour maintenir les capacités d’information, d’intervention et d’analyse
des services de renseignement face à la diversification des risques
et des menaces, y compris technologiques, et écarter toute asymétrie
entre leurs moyens et ceux des adversaires. L’essor de l’usage de l’IA
en matière de renseignement est ainsi essentiel pour préserver les
capacités tant défensives (détection des attaques, menaces, crimes
ou délits) qu’offensives (ripostes) de l’État. Dans un contexte de compétition
internationale marquée pour le développement et la maitrise des
procédés d’IA, un décrochage des services nationaux en la matière
ferait finalement peser le risque d’une perte de souveraineté.
1.2. Le déploiement des SIA s’opère dans un cadre
juridique incomplet
1.2.1.
ÉCL AIRAGE 1
Alors même que l’emploi des SIA est appelé à s’étendre, la réglementation
de l’IA demeure aujourd’hui balbutiante sur la scène internationale
comme au niveau national.
Le foisonnement des réflexions et règles de droit souple
face aux risques inhérents au développement des SIA…
Entre enthousiasme face aux prouesses récentes et aux bénéfices
attendus de nouveaux outils numériques « intelligents » au plan
économique et sociétal et crainte d’un asservissement de l’humain
par la machine ou d’une surveillance généralisée, l’essor de l’IA questionne
certains des grands principes et équilibres qui fondent la vie démocratique.
Ces interrogations et inquiétudes se sont traduites durant la dernière
décennie par un foisonnement de réflexions sur les risques inhérents
à son développement. En réponse, les initiatives, publiques ou privées,
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