Observations sur le motif d’interception « prévention du terrorisme »

Chapitre V

Observations sur le motif
d’interception « prévention
du terrorisme »

Actualité et ancienneté du phénomène
L’année 2004 a été marquée en France par le démantèlement de structures islamistes à vocation terroriste, l’arrestation de nombreux etarras, les
incessants attentats corses où la distinction entre banditisme et nationalisme est parfois difficilement perceptible.
Enfin le chantage à l’attentat ferroviaire d’un mystérieux groupe AZF
aux apparentes revendications financières a, selon certains, ouvert la voie
d’un « crapulo-terrorisme ».
Le terrorisme, même si c’est un lieu commun de le dire, a envahi
l’actualité. On oublie cependant qu’au plan européen le phénomène dure
depuis plus d’un siècle. La Première Guerre mondiale est bien issue du
geste terroriste d’un membre d’une organisation secrète balkanique. La
France avait déjà connu les attentats anarchistes de la Belle Époque. Cinquante ans plus tard, l’importation du conflit algérien sur notre territoire
s’est traduite par les centaines d’attentats du FLN puis de l’OAS.
Au début des années 1970, l’activisme identitaire breton, basque ou
corse a défrayé la chronique, un temps éclipsé dans les médias par la terreur
semée par la politique d’assassinats ciblés d’Action directe, réplique française
des « brigades rouges » italiennes et de la « Fraction armée rouge » allemande.
Au milieu des années 1980, un terrorisme cette fois d’inspiration islamique importe à nouveau sur le sol français les prolongements d’une
quasi-guerre civile algérienne, avant qu’il ne prenne la dimension internationale qu’on lui connaît aujourd’hui.

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