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QUALITÉ DES TRAVAUX DES SDIG EN MATIÈRE DE DÉRIVES URBAINES
Source : réponses au questionnaire de la mission à l’attention des représentants de l’État dans les
départements, janvier 2013.
Si les notes d’ambiance et les notes générales sur la vie des quartiers, qui
retracent les derniers événements notables, donnent globalement satisfaction, en
revanche le suivi des individus et groupes pouvant potentiellement porter atteinte
à la sécurité publique n’est pas jugé suffisamment précis. L’information délivrée
au préfet n’est à l’évidence pas assez opérationnelle. Selon certains, les méthodes
d’investigation sont restées trop classiques et ne prennent pas suffisamment en
compte les spécificités de l’économie souterraine et, au-delà, de la culture de ces
quartiers.
Il est d’ailleurs notable que les SDIG les plus critiqués sont ceux qui
agissent dans des zones particulièrement sensibles, tant en matière de terrorisme
que de dérives urbaines. Et de l’avis des préfets concernés, le partage de
compétences avec la DCRI mériterait d’y être clarifié et formalisé. En effet, il
arrive que certains SDIG surveillent des individus radicalisés ou en voie de
radicalisation, alors que cette mission relève en principe du renseignement
intérieur. L’existence d’une direction départementale forte du renseignement
intérieur (DDRI), au plan local, peut aussi éclipser le SDIG, dont la moindre
visibilité rend plus difficile le suivi des cultes. Ainsi, comme l’a indiqué un préfet,
« la prévalence de la DCRI sur ces questions, ainsi que, le cas échéant, les
frustrations ressenties par certains agents du service qui consid��rent que leur
connaissance et leur proximité du terrain sont insuffisamment exploitées, poussent
le service à un certain retrait sur les sujets notamment liés à l’islamisme
religieux » (1). D’autres signalent que la « relative obscurité des compétences
respectives de la DDRI et du SDIG sur le radicalisme » (2) induit « une perte
évidente en efficacité et une sous-exploitation du potentiel des deux services » (3).
(1) Réponses au questionnaire de la mission à l’attention des représentants de l’État dans les départements,
janvier 2013.
(2) Id.
(3) Id.