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officier de l’Arme, dans la Nièvre et à Mayotte – ou au sein des services
territoriaux, qui comptent chacun un militaire.
Néanmoins, la mission constate que les effectifs semblent encore
globalement insuffisants et que certains SDIG, de petite et moyenne dimension,
peinent en réalité à assumer l’ensemble de leurs prérogatives.
Au final, la culture professionnelle qu’avaient su construire les anciens
Renseignements généraux tend à s’éroder, sans pour autant qu’une nouvelle
identité ne soit en mesure d’émerger. En ce sens, le rattachement à la DCSP ne fait
qu’accentuer ce problème.
● Un positionnement problématique au sein de la sécurité publique
Le choix de rattacher l’information générale à la direction centrale de la
sécurité publique était motivé, non sans raison, par l’évidente synergie entre
l’ancienne spécialisation « violences urbaines » des RG et le rôle de premier plan
joué par la sécurité publique dans ce domaine.
Il ne saurait cependant y avoir une parfaite identité entre les deux champs.
D’une part, au plan territorial, les directions départementales de la sécurité
publique sont compétentes sur les circonscriptions de sécurité publique, tandis que
les SDIG œuvrent sur l’ensemble du département, y compris en zone gendarmerie.
Par ailleurs, sur le fond, une part non négligeable de l’activité des SDIG est
déconnectée des préoccupations de sécurité publique, notamment en ce qui
concerne la vie des entreprises, dont l’observation intervient très en amont des
potentiels problèmes d’ordre public.
Ce rattachement administratif n’est pas non plus sans conséquence en
termes de ressources humaines, ce qui peut entraîner des nuisances au regard du
but poursuivi par la réforme de 2008. Si les Renseignements généraux, en tant que
direction centrale, géraient de façon autonome leurs effectifs, ce n’est pas le cas de
la sous-direction de l’information générale. Ainsi, même si les personnels sont en
théorie spécifiquement affectés à la sous-direction de l’information générale, il est
arrivé que des directeurs départementaux de la sécurité publique aient recours à
eux pour la réalisation de missions d’ordre public, en dehors de leur champ de
compétence. Certains d’entre eux ont ainsi été appelés à couvrir des opérations de
maintien de l’ordre ou à réaliser des expulsions.
Dans le même ordre d’idée, la mission a bien souvent recueilli des
récriminations liées à l’application rigide de la nomenclature de la Direction
centrale de la sécurité publique. Alors qu’hier les policiers étaient habitués au
système souple et adapté de la DCRG, ils se retrouvent aujourd’hui entravés dans
le déroulement de leur carrière. Ainsi, tel capitaine ou commandant qui pouvait
espérer avant la réforme un avancement sur son poste, où son service recueillait le
fruit de sa connaissance du terrain, se trouve désormais contraint soit de renoncer
à toute promotion, soit d’accepter une mobilité stérile, qui lui fait perdre tous les
acquis accumulés sur de nombreuses années.