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La menace terroriste au Yémen perdure : AQPA profite de l’instabilité
du pays en proie à un conflit interethnique et tribal permanent pour multiplier
les attaques. Les terroristes mènent des opérations d’ampleur, notamment à
Sanaa. Les intérêts étrangers, dont ceux de la France à travers sa représentation
ou les entreprises présentes sur place, sont très exposés aux risques
d’enlèvements et d’attentats.
Au Proche et au Moyen-Orient, la crise syrienne crée une menace dans
l’ensemble de la région. La dégradation de la situation au Liban, où les groupes
salafistes jihadistes et al Qaïda sont de plus en plus actifs, pourrait déborder le
cadre confessionnel actuel pour menacer les intérêts occidentaux de manière
directe ou collatérale.
La dégradation constante de la situation en Irak, corrélée au contexte
syrien, est un sujet de préoccupation majeur avec le renforcement durable des
groupes jihadistes sunnites, pour une part liés à al Qaïda.
L’évolution des crises iranienne et syrienne incite enfin à la prudence
face au risque d’actions contre nos intérêts.
B) LA MENACE D’ESPIONNAGE ET D’INGÉRENCE ET L’AFFAIRE
SNOWDEN
Acteur majeur de la diplomatie internationale, en particulier par sa
position au Conseil de sécurité des Nations-unies, notre pays fait l’objet de
manœuvres de la part des services de renseignement étrangers visant à la fois à
anticiper et à influencer nos décisions. L’ensemble de nos institutions,
politiques, diplomatiques ou militaires, constituent une cible potentielle de ces
manifestations d’intérêt sur le territoire national ou à l’étranger.
Nos intérêts économiques, nos savoir-faire industriels et technologique
ainsi que le secteur de la recherche sont la cible privilégiée d’une pluralité
d’acteurs, étatiques ou privés. Les secteurs d’excellence de la recherche et de
l’industrie françaises font l’objet de la majorité des tentatives d’ingérence. La
préservation de la souveraineté économique et financière de la France, de ses
approvisionnements stratégiques ainsi que de l’emploi national constituent une
priorité pour les services de renseignement, très fortement mobilisés tant sur le
contre-espionnage économique que sur des actions de sensibilisation des
acteurs concernés.
Par ailleurs, en juin 2013, le Guardian et le Washington Post, grâce aux
éléments fournis par Edward Snowden, ont révélé les pratiques de surveillance
à grande échelle de la National security agency (NSA), notamment par le biais
du programme informatique « Prism » visant les services en ligne les plus
utilisés par le grand public. Le Spiegel et le Guardian ont également affirmé que
la NSA avait espionné les alliés des États-Unis, en particulier par le biais
d’écoutes mises en place dans des ambassades ou des sites protégés de l’Union
européenne. En outre, en juillet 2013, un article publié dans Le Monde laissait