Des registres ou fichiers étaient tenus par catégories professionnelles, tant à des fins statistiques (quotas) que de contrôle.
Nous verrons que des dispositions particulières étaient également prévues à l'égard des fonctionnaires juifs qui pouvaient se
voir exclus de la fonction publique à tout moment.
A ces réglementations, s'ajoutèrent de multiples réglementations
discriminatoires créatrices de registres administratifs locaux dus
à la nécessité de remise de certains objets contre émargement ou
délivrance d'un récépissé. Citons à titre d'illustration :
- l'obligation pour tout juif de remettre tout appareil de TSF (1941) ;
- idem pour les bicyclettes ;
- confiscation des récepteurs téléphoniques par les PTT.
Conclusions
Les multiples fichiers mis en place au fur et à mesure que se
développait la législation anti-juive finirent par constituer un véritable complexe de fichage et fut progressivement utilisé comme tel.
On constate, par exemple, que la direction de l'administration de
la Police de Vichy (15° bureau) adressait périodiquement à la SEC
(ex-« Police aux questions juives ») de Vichy, pour diffusion à ses
délégations régionales, des listes en trois exemplaires de personnes
présumées « non aryennes ».
Au sein de chaque délégation régionale de la SEC, ces listes
étaient confrontées avec :
- les fichiers régionaux de la SEC, des préfectures (police des
étrangers), des commissariats de police et brigades de Gendar
merie ;
- la liste de délivrance des cartes d'alimentation renouvelées à
l'occasion de l'apposition de la lettre « J » ou de la mention « juif » ;
- le fichier des bulletins de changement de résidence des juifs.
Ultérieurement, ces listes furent même confrontées avec le
fichier du recensement de 1941.
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