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Apposition de la mention « juif » sur les cartes d'identité et
d'alimentation (loi du 11 décembre 1942).
Une circulaire du préfet de la Seine en date du 16 avril 1943,
publiée au « Recueil des actes administratifs de la préfecture de la
Seine et de la préfecture de police » du 19 avril 1943, décrit de
manière détaillée les formalités alors exigées. Celles-ci donnaient
lieu à des transmissions de bordereaux à l'occasion desquelles
étaient constitués non seulement des fichiers de gestion de type
« bureau d'ordre », mais également des fichiers parallèles de
recensement.
C'est ainsi que, par lettre de début 1944, le secrétaire général
au maintien de l'ordre (Vichy) s'adresse en ces termes au Commissaire général aux questions juives (Direction des services de
contrôle de l'Union générale des israélites de France) qui lui demandait des renseignements statistiques :
« Je vous signale qu'à l'occasion du renouvellement général
des cartes d'alimentation, la constitution d'un fichier des consommateurs juifs a été prescrite dans chaque département.
« Il vous sera facile, dans ces conditions, de recueillir auprès
des préfectures les renseignements qui vous seront nécessaires,
dès que les opérations de renouvellement des cartes d'alimentation
seront terminées. »
Obligation pour tous les juifs d'adhérer à l'UGIF (Union générale
des israélites de France).
En application d'une loi du 29 novembre 1941, l'UGIF détenait
le monopole de l'exercice du droit d'association pour ce qui
concerne la communauté juive. Monopole imposé puisque aucune
autre association ne pouvait être créée et que tout juif avait l'obligation d'adhérer. Cette adhésion impliquant le versement d'une
cotisation, la gestion de ces cotisations donna lieu, là encore, à
la tenue de fichiers.
Déclaration obligatoire des changements de domicile.
Prévue pour tous les Français par une loi du 30 mai 1941, elle
fut complétée par une circulaire du 18 avril 1942, applicable aux
seuls juifs, leur faisant obligation de déclarer tous déplacements
hors de la commune de résidence.
Cette formalité nécessita la tenue de fichiers locaux probablement à l'échelon communal (ou commissariat de police en milieu
urbain).
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