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par l'industrie aérospatiale et de faciliter éventuellement leur application en
dehors du domaine aérospatial
Près de 300 doctorants sont rattachés à l’ONERA qui compte environ
2000 agents. En liaison avec le CNES, l’ONERA constitue un véritable pont
entre la recherche et l’industrie.
La mise au point de « GRAVES », le système de détection de
satellites évoluant en orbite terrestre basse, développé par l’ONERA et en
service depuis 2005, est une illustration emblématique de l’intérêt
stratégique à investir dans la recherche, avec à la clé, un intérêt évident pour
la communauté du renseignement.
Bien que peu onéreux - il n’a coûté « que » 30 millions d'euros -, ce
système qui a représenté 15 ans d'investissements et d'études a montré son
efficacité, en détectant une trentaine de satellites espions principalement
américains et chinois jusqu'alors non répertoriés Il s'agissait au départ d'un
simple démonstrateur technologique, commandé par la DGA et développé
par l'ONERA, qui s'est mué en dispositif opérationnel, le tout utilisant des
technologies disponibles dans le commerce, comme des émetteurs de
télévision.
Il est plus que jamais essentiel de maintenir cette capacité à innover
et à développer des démonstrateurs, en lien avec les industriels, pour
conserver ce temps d’avance face à un nombre croissant de pays qui ont
désormais des ambitions aéronautiques et spatiales, en particulier à visée de
défense.
Recommandation n° 45 : Soutenir les modes collaboratifs entre la
recherche publique et le secteur privé afin de développer les
démonstrateurs nécessaires pour conserver notre avance technologique et
stratégique.
Aussi, et pour faire face à ces nouveaux défis, l'État cherche à initier
de nouveaux modes collaboratifs entre la recherche publique et les
entreprises, à l’instar de la technopole spatiale de Toulouse qui est une
référence mondiale avec l’implantation, à côté de deux grands sites
industriels (Airbus et Thales), d’un tissu d’ETI et de PME et de plusieurs
centres de recherches et de laboratoires qui peuvent s’appuyer sur un creuset
de 16 500 étudiants formés au spatial à l’université et dans des écoles qui
proposent jusqu’à une centaine de formations différentes.
3. Notre excellence industrielle
La filière industrielle spatiale est un fleuron national et européen
qui contribue à l’exercice de notre souveraineté. La France compte en effet
parmi les rares pays au monde à maîtriser l’ensemble des compétences, de la
conception des satellites à leur réalisation, leur lancement et leur